EDUCATIONQui sont les champions et les cancres de l'orthographe?

Qui sont les champions et les cancres de l'orthographe?

EDUCATIONSelon le baromètre annuel du Projet Voltaire*, en vieillissant, on s’améliore. C’est rassurant…
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

L'essentiel

  • Les femmes sont meilleures en orthographe que les hommes.
  • Les actifs maîtrisent mieux le français que les étudiants.
  • Les septuagénaires arrivent en tête de peloton.

Il y a ceux qui se targuent d’avoir l’orthographe « naturelle » et ceux qui ne peuvent pas écrire dix lignes sans faire une faute. Mais qui sont-ils au juste et pourquoi n’ont-ils pas du tout la même maîtrise de la langue écrite ? La réponse à ces questions se trouve dans le baromètre annuel du Projet Voltaire*, une entreprise de remise à niveau en orthographe. 20 Minutes décrypte qui sont les champions et les cancres de l’orthographe.

Les femmes plus fortes que les hommes

Selon le baromètre Voltaire, les femmes font moins de fautes que les hommes. Car après avoir testé leurs connaissances, il s’avère qu’elles maîtrisent 40 % des règles d’orthographe les plus courantes censées être assimilées à la fin du collège, contre 34 % des hommes. Une différence qui s’explique aisément, selon Pascal Hostachy, cofondateur du Projet Voltaire : « La pression est mise sur les garçons pour qu’ilsréussissent dans les filières scientifiques, ce qui est moins vrai pour les filles. Elles sont souvent incitées à se diriger vers les filières littéraires, où elles sont forcément très en contact avec l’écrit », indique-t-il.

Les lycéens sont meilleurs que les collégiens

Les collégiens maîtrisent 27 % des règles de base en orthographe et les lycéens 30. Soit il y a progression, mais elle est minime. « Car l’orthographe est censée être maîtrisée au collège. Les lycéens qui n’écrivent pascorrectement le français écrit ne travaillent pas sur ce point et progressent donc peu », analyse Julien Soulié, professeur de lettres classiques et collaborateur du Projet Voltaire.

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Les professionnels font de moins de fautes que les étudiants

La maîtrise de la langue écrite continue à progresser avec l’âge. « Car plus on avance en âge, plus on est confronté à l’écrit et plus on progresse. La maturation de certaines règles opère », observe Pascal Hostachy. Les étudiants maîtrisent ainsi 45 % des règles d’orthographe les plus courantes et les professionnels 52 %. « Si le niveau progresse entre le lycée et les études supérieures, c’est que plusieurs universités et grandes écoles organisent ces dernières années des remises à niveau en orthographe », indique Julien Soulié. Et lorsqu’ils entrent sur le marché du travail, les jeunes professionnels « prennent conscience que la maîtrise de l’orthographe est importante. Elle témoigne d’un respect pour les destinataires de ses écrits », indique Pascal Hostachy. D’autant qu’à l’inverse, une mauvaise orthographepeut griller une candidature ou avoir des répercussions sur l’image d’un professionnel dans son entreprise.

Les septuagénaires, champions de l’orthographe

C’est en testant les aptitudes des différentes générations qui ont passé le certificat Voltaire (un examen de trois heures qui permet d’évaluer sa maîtrise de l’orthographe), que ce constat s’est fait jour. « Ils ont obtenu les meilleures notes, sans doute parce qu’ils ont reçu un enseignement assez raide de l’orthographe à l’école, alors qu’on consacre moins de temps à cette discipline à l’école aujourd’hui », avance Julien Soulié.

Le Centre-Val-de-Loire, l’Occitanie et les Pays-de-la Loire en tête

En 2016, ces trois régions ont obtenu les meilleurs scores au certificat Voltaire. Les Hauts-de-France se situent en revanche en bas du tableau. Un classement qui n’a qu’une valeur très relative, puisqu’il ne se fonde que sur les personnes ayant testé leurs compétences à l’écrit et qu’il n’est donc pas très représentatif. « En revanche, ce que l’on peut dire, c’est que le niveau en orthographe dépend beaucoup de la composition socio-économique d’une région », affirme Julien Soulié.

* Statistiques réalisées à partir de la base de données du Projet Voltaire qui sispose de dizaines de milliers d'utilisateurs.