François Bayrou sera jugé en 2019 dans une affaire de diffamation
JUSTICE•Le maire de Pau a été nommé ministre de la Justice il y a deux jours...Manon Aublanc
Un ministre de la Justice mis en examen… Le garde des Sceaux nouvellement nommé, François Bayrou, aura lui-même affaire à la justice à l’occasion d’un procès pour diffamation qui a été fixé vendredi au 10 janvier 2019 devant la 17e chambre correctionnelle de Paris.
Loin d’être un nouveau scandale de compte caché, d’emplois fictifs ou d’abus de pouvoir, il s’agit d’une affaire de diffamation publique entre le nouveau garde des Sceaux et une association d’aide sociale aux enfants et aux jeunes en difficultés.
« Je ne retire pas un mot de ce que j’ai dit »
Depuis décembre 2015, François Bayrou est visé par une plainte en diffamation en tant que président du conseil communautaire Pau-Pyrénées. Le 3 avril dernier, le juge d’instruction a annoncé la tenue d’un procès et c’est la date de ce dernier qui sera décidée ce vendredi. François Bayrou n’a pas besoin de se rendre au tribunal ce vendredi, seuls les avocats seront présents pour les détails techniques.
L’histoire remonte au 28 septembre 2015. Lors d’une assemblée du conseil communautaire Pau-Pyrénées, dont il est le président, le maire de Pau évoque la possibilité de donner gratuitement à une association deux bus, pour un projet culturel et social.
Après avoir évoqué un début de partenariat dans ce projet avec l’association El Sistema France, François Bayrou accuse cette dernière de « vouloir faire de l’argent sur une expérience humaniste ». « Quand nous avons découvert qu’on voulait nous faire signer l’engagement de reverser à ces gens 8 à 15 % de tous les fonds publics et privés collectés pour l’orchestre d’enfants, nous nous sommes gendarmés », avait raconté le nouveau ministre de la Justice après sa mise en examen en novembre 2016, « je l’ai dit et je ne retire pas un mot de ce que j’ai dit ».
L’association avait porté plainte pour diffamation, estimant que ces propos « portaient atteinte à l’intégrité de l’association ». « Nous avons apporté toutes les preuves qui confirment les déclarations de François Bayrou », s’est exprimé Me Stasi, l’avocat de François Bayrou sur ce dossier.
En déplacement à Pau, le ministre a maintenu ce vendredi ses accusations devant quelques journalistes : « C’est une association qui a essayé de se faire verser de l’argent par la ville alors qu’elle n’a rien fait pour nous. J’ai refusé et j’ai dit que je n’acceptais pas ces attitudes mercantiles, ce qui n’est pas une injure. Je l’ai dit en tant que maire et je le maintiens. »