GUYANEGuyane: Les barrages de nouveau fermés à quelques jours de l'élection

Guyane: Les barrages routiers de nouveau fermés à quelques jours de la présidentielle

GUYANELe collectif « Pou la Gwiyann dékolé » veut rouvrir le dialogue avec le gouvernement sur les deux milliards d’euros supplémentaires que réclamaient jusqu’à présent les manifestants...
Mathias Cena

M.C. avec AFP

«Faire monter la pression » juste avant le premier tour de la présidentielle. Après un mois de conflit social en Guyane, le collectif « Pou la Gwiyann dékolé » a décidé lundi de poursuivre la mobilisation en refermant les barrages routiers qui avaient été levés pour le week-end, jusqu’à la signature d’un protocole d’accord avec le gouvernement.

Ce protocole d’accord de sept pages, élaboré par le collectif qui coordonne le mouvement social « pour suspendre le mouvement sous sa forme actuelle », a été envoyé dimanche au gouvernement, qui en a accusé réception. « Pour avoir une signature rapide, nous avons obligation de durcir le mouvement. Les barrages seront fermés dès ce soir 22h » (3h à Paris), a déclaré pour le collectif Valérie Vanoukia, représentante des très petites entreprises de Guyane, à l’issue d’une assemblée générale, invitant la population à se remobiliser.

Les deux milliards d’euros « ne sont qu’une pompe d’amorçage »

Dans ce protocole, baptisé Projet d’Accord de Guyane, Pou la Gwiyann dékolé (« Pour que la Guyane décolle ») « acte » le plan d’urgence de plus d’un milliard d’euros proposé par le gouvernement et propose de rouvrir le dialogue sur les deux milliards » d’euros supplémentaires que réclamaient jusqu’à présent les manifestants. « Sur les deux milliards, nous pouvons discuter », « ce ne sont qu’une pompe d’amorçage », a-t-elle ajouté.

Elle souligne notamment que dans le texte initial du gouvernement, les questions sur la santé, l’éducation, le foncier et les communes de l’intérieur « n’ont pas eu de vraies réponses ». Mais deux points sont non négociables : « le gouvernement doit acter le fait que le peuple guyanais veut se prendre en main », a indiqué Valérie Vanoukia.

La fermeture des barrages risque d’accentuer les divisions

Et il doit aussi garantir qu’aucun manifestant ayant participé au mouvement ne sera sanctionné judiciairement, a-t-elle insisté, en référence aux contrôles de police ordonnés depuis vendredi sur les barrages par la justice, à la suite de plaintes de particuliers pour « entrave à la circulation ». La représentante s’est dite « très confiante pour dire que le mouvement sera suspendu dans les deux ou trois jours à venir ».

La fermeture des barrages risque d’accentuer les divisions qui sont montées crescendo depuis plusieurs jours dans la population sur ce blocage qui paralyse la Guyane et pénalise l’activité économique. Au sein du collectif également, des divergences étaient apparues ces derniers jours, les socio-professionnels réclamant la levée des blocages pour « sauver les emplois ». Selon le préfet, plus de 500 entreprises guyanaises ont déjà demandé des mesures de chômage partiel à cause du mouvement social.