Attentat de Nice: Ouverture «imminente» d'une information judiciaire sur la sécurité
JUSTICE•L'attentat a fait 86 morts et 450 blessés...Manon Aublanc avec AFP
L’ouverture d’une information judiciaire sur d’éventuelles failles dans le dispositif de sécurité mis en place lors de l’attentat commis le 14 juillet à Nice est « imminente », a assuré ce lundi le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre.
« J’ai demandé à ce qu’il y ait plusieurs juges d’instruction qui soient saisis », a déclaré Jean-Michel Prêtre, qui a reçu une plainte avec constitution de partie civile des parents d’un petit garçon de 4 ans tué dans l’attaque. Leur action vise la mairie et l’Etat, organisateurs de la sécurité le soir de la Fête nationale. « La plainte est parfaitement légitime et recevable et je ne vois pas pourquoi je m’opposerai à l’ouverture d’une information qui est de droit », a ajouté le procureur de Nice.
Les parents du petit Yanis ont demandé le dépaysement du dossier
Dans ce dossier, le parquet de Nice a pris le 19 janvier une première décision de classement sans suite, tout en sachant que des familles déposeraient une plainte avec constitution de partie civile. Les parents du petit Yanis ont aussi demandé le dépaysement du dossier, leur avocat Me Yassine Bouzrou accusant le parquet niçois de blocage et estimant que les liens de travail du parquet avec la mairie et la préfecture, notamment sa participation aux réunions préparatoires sur les risques d’attentat avant le 14 juillet, pourraient compromettre l’objectivité de l’enquête. Jean-Michel Prêtre s’est refusé à tout commentaire à propos de ce dépaysement sur lequel la cour d’appel d’Aix-en-Provence doit statuer sous 10 jours.
Il a rappelé que selon sa propre analyse du code pénal qui prévoit jusqu’à cinq ans d’emprisonnement pour mise en danger de la vie d’autrui, il n’y a aucune infraction reprochable à quiconque.
« Pour que l’infraction pénale soit constituée, il ne faut pas simplement avoir été imprudent ou avoir commis une erreur mais il faut avoir eu conscience d’un risque important, que la couverture de ce risque ait été prévue et que le responsable ait sciemment décidé qu’il n’en ferait rien. Ce n’est pas ce qui a été constaté dans cette affaire », avait-il déjà expliqué en janvier..
Or, c’est justement au volant d’un camion de location que Mohamed Lahouaiej Bouhlel, un Tunisien de 31 ans vivant en France depuis 2007, a foncé dans la foule de 30.000 personnes qui assistaient au feu d’artifice le soir de la fête nationale, faisant 86 morts et 450 blessés.