Affaire Troadec: Un trésor d'or à l'origine du quadruple meurtre, confirme la mère de Pascal
JUSTICE•La mère de Pascal Troadec, une des quatre victimes d’Hubert Caouissin, et celle de Lydie, la compagne de l’assassin présumé, s’est confiée au « Parisien »…N. Se. avec AFP
La mère de Pascal Troadec, une des quatre victimes d’Hubert Caouissin, et celle de Lydie, la compagne de l’assassin présumé, a accepté pour la première fois de se confier dans une interview au Parisien jeudi. Le beau-frère de Pascal, Hubert Caouissin, 46 ans, avait reconnu dimanche en garde à vue les meurtres des quatre membres de la famille Troadec, dans leur maison à Orvault, au nord de Nantes. Sa compagne l’aurait aidé à couvrir ses traces.
« Cette affaire terrifiante trouve son origine dans un trésor composé de lingots et de pièces d’or que mon mari avait caché dans le garage de notre maison », explique la mère au journal, confirmant ainsi le mobile présumé des meurtres.
Un trésor découvert en 2006 lorsque son mari, ex-artisan plâtrier, avait effectué des travaux chez une locataire dans un immeuble datant de 1907 du vieux quartier de Recouvrance, à Brest. Un or « volé peut-être », croit-elle savoir, « à la Banque de France » lors de la Seconde Guerre mondiale, raconte-t-elle.
L’artisan, devenu commerçant en outils, est décédé le 29 novembre 2009. « En 2010, poursuit Roberte [le prénom a été changé par le journal], j’ai dû être hospitalisée et Pascal m’a demandé la clé de la maison et a profité de mon absence pour s’emparer de cet or ! » assure la vieille dame. « Il a spolié sa sœur Lydie ! J’ai bien essayé d’intervenir et d’arbitrer. J’ai dit que je n’étais pas d’accord, mais Pascal est devenu très autoritaire et m’a dit de me taire. »
« Cet or a brisé notre famille »
« Pascal se vantait d’avoir placé l’or à Monaco et en Andorre et qu’il y en avait assez pour vivre longtemps. Mais qu’on ne pouvait pas y toucher », ajoute-t-elle. Il était devenu « hautain ».
La mère de famille, toujours sous le choc, semble donc rejeter la faute sur son fils. Selon son récit, la relation entre Pascal, d’un côté, Hubert et Lydie, de l’autre, n’a jamais été très bonne. « Pascal a toujours été jaloux de la bonne situation d’Hubert qui gagnait très bien sa vie à l’arsenal. Il n’a jamais supporté qu’il devienne le compagnon de sa sœur Lydie. Il ne l’aimait pas », raconte-t-elle.
Elle évoque également un épisode où « Lydie avait enregistré son frère lors d’une dispute et avait placé ce document sur son ordinateur comme pour se protéger ». « Et je lui donnais toutes les cartes postales des voyages que Pascal et sa famille faisaient, car ils voyageaient beaucoup. C’était une preuve, car leur situation financière a bien changé au tournant de 2010 et 2011 », lâche la vieille dame de 76 ans. « Cet or a tout brisé », se lamente-t-elle aujourd’hui.
Selon Le Parisien, Roberte s’interdit de pleurer pour ne pas céder au chagrin devant son petit-fils dont elle a la garde provisoire depuis l’arrestation de ses parents dimanche dernier. « Je sais qu’on risque de me l’enlever, mais pour l’instant il reste avec moi », soupire la grand-mère.