Personnes intersexuées: Deux sénatrices préconisent d’indemniser les patients mutilés lors d’opérations
RAPPORT•«Pour certains, les traitements chirurgicaux et/ou hormonaux ont été vécus comme des tortures», explique la sénatrice écologiste Corinne Bouchoux...20 Minutes avec agences
Un rapport sénatorial rendu public ce mardi conseille d’indemniser les personnes intersexes victimes d’opérations réalisées dans leur enfance pour corriger les malformations de leurs organes génitaux.
Baptisé « Variations du développement sexuel : lever un tabou, lutter contre la stigmatisation et les exclusions », leur rapport recommande de confier ce volet financier à l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales (Oniam).
Des traitements parfois vécus « comme des tortures »
« Plus on fait ces opérations des organes génitaux jeune, plus il faut les refaire quand on grandit », ce qui génère beaucoup de « souffrances » a déclaré Maryvonne Blondin (PS), corapporteuse du rapport avec Corinne Bouchoux (EELV).
Certains ont vécu les traitements chirurgicaux et/ou hormonaux « comme des tortures », a de son côté précisé la sénatrice écologiste Corinne Bouchoux. Des personnes intersexes ont fait notamment état de « traumatismes » et de « douleurs » aux conséquences lourdes.
La France déjà condamnée sur le sujet
Excepté pour des raisons médicales, « ces opérations sont des mutilations et elles doivent cesser » avait également écrit en janvier dernier la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah).
Selon, elle, la France a été condamnée à trois reprises en 2016 par l’ONU pour ces opérations : en janvier par le Comité des droits de l’enfant, en mai par le Comité contre la torture et en juillet par le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes.
200 bébés naissent chaque année en France atteints d’une malformation génétique du développement sexuel, sur un total de 800.000 naissances. « Aucune statistique complète et fiable » n’existe cependant sur le nombre total de personnes concernées.