Braquage à la Poste: 25 et 13 ans de prison pour les deux principaux accusés
JUSTICE•La cour a demandé leur inscription au Fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions terroristes (Fijait)...20 Minutes avec AFP
Ils avaient pris en otage la famille d’un postier en 2013 en vue de constituer un butin destiné à des actions terroristes. Un braqueur radicalisé et un jeune homme radicalisé ont été condamnés par la cour d’assises de Paris ce mercredi à 25 et 13 ans de prison.
La cour a assorti ces condamnations à l’encontre d’Ibrayima Sylla, considéré comme le chef du groupe, et de son « bras droit » Pierre Roubertie, d’une période de sûreté des deux tiers et demandé leur inscription au Fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions terroristes (Fijait).
Deux hommes « dangereux » partageant « un corpus idéologique »
Si la cour d’assises n’a pas été aussi sévère que l’accusation, qui réclamait des peines de 27 et 20 ans contre deux hommes « dangereux » partageant « un corpus idéologique », elle a suivi la piste jihadiste ouverte par les magistrats instructeurs en condamnant un groupe formé « en vue de la préparation d’actes de terrorisme ».
A l’énoncé des peines, les accusés sont restés droits, impassibles. Seul Ibrayima Sylla, mutique tout au long du procès, a refusé de se lever pour écouter le verdict. « Dieu est mon seul défenseur » ont été ses premiers et derniers mots, avant que la cour ne se retire pour délibérer.
« Une part d’humanité »
Pierre Roubertie avait remercié ses ex-otages pour avoir reconnu en lui « une part d’humanité ». A la barre, catogan et barbe fournie, il avait revendiqué sa foi mais nié toute adhésion aux thèses jihadistes. Aucun des accusés n’a indiqué s’il comptait faire appel.
Roushdane Kelani et Emmanuel Nsomoto, les deux autres accusés qui comparaissaient libres, qualifiés d'« intermittents » du groupe par l’accusation, ont été respectivement condamnés à cinq ans ferme pour le premier et cinq ans entièrement assortis de sursis avec mise à l’épreuve et obligation de soin pour le second, diagnostiqué schizophrène.
Kelani, délinquant récidiviste de 31 ans, qui avait prêté un taser à Sylla, a été reconnu coupable de complicité de vol. Nsomoto, qui avait participé à des repérages en vue de nouveaux braquages, a été condamné pour sa participation à un groupe en vue de la préparation d’actes terroristes et son nom inscrit au Fijait.