VIDEO. Affaire Fiona: Des particuliers cherchent encore le cadavre de la fillette, trois ans après sa mort
REPORTAGE•Cinq femmes ont entrepris, le week-end dernier, de fouiller un coin du Puy-de-Dôme à la recherche du corps de la petite Fiona, morte en mai 2013…Vincent Vanthighem
De notre envoyé spécial dans le Puy-de-Dôme,
« Et merde ! Ce n’est qu’une pierre… » Une pelle à la main, Stéphanie souffle autant de fatigue que de déception en observant le trou qui commence à s’étendre à ses pieds. Avec quatre amies, cette Bretonne de 42 ans a entrepris, ce week-end, des fouilles en bordure de la forêt d’Aydat (Puy-de-Dôme) dans l’espoir de retrouver le corps de la petite Fiona, morte en mai 2013. « On espérait que Cécile Bourgeon révèle, enfin, lors de son procès en novembre, le lieu où elle a enterré sa fille. Mais elle n’en a rien fait. Donc on creuse ! »
Pourtant, Stéphanie n’est pas policière. Habituellement, elle s’occupe de personnes âgées, à 750 km de là, près de Guingamp. Ses « copines » qu’elle a rencontrées pour la première fois ce week-end, viennent de Paris, de Toulouse et de Riom. Elles sont étudiante ou cheffe d’entreprise. Sans compter Christelle, la médium qui, pendule à la main, a validé la « thèse » du petit groupe. « On a passé des nuits entières au téléphone à éplucher le dossier, souligne Indira dont l’écharpe est maculée de terre. Et puis, on s’est rendu compte que les enquêteurs ne cherchaient plus. Du coup, on a décidé de venir vérifier par nous-mêmes. »
Fiona, une « p’tite puce », une « princesse »
Ce ne sont pas les premières à le faire. En janvier, à 15 km de là, dans un autre coin de cette vaste forêt, d’autres particuliers pensaient, eux aussi, avoir refait le chemin de la croix prétendument laissée par Cécile Bourgeon sur la tombe de sa fille.
Tous en débattent sur des groupes Facebook dont certains affichent plus de 2.000 membres au compteur. Aucun d’entre eux n’a jamais côtoyé Fiona. Mais certains publient des photomontages d’elle avec des poneys ou des peluches. Et, dans les commentaires, ils l’appellent « ma p’tite puce » ou « ma princesse ».
« Fiona est un peu devenue l’enfant de la France », assume Indira. Devant une pousse de sapin qui n’a pas survécu au week-end, Laëtitia, habitée par l’affaire va même plus loin. « Si l’on peut permettre au père de Fiona d’enterrer dignement sa fille, j’en serais fière ! »
Une situation « dure » pour le père de Fiona
Sauf que Nicolas Chafoulais n’a rien demandé. « On ne sait pas si Fiona a vraiment été enterrée, rappelle Charles Fribourg, son avocat. Or, à chaque initiative, il ne peut s’empêcher d’espérer obtenir enfin la vérité. C’est dur. » En décembre, il a ainsi foncé sur un lieu de fouilles d’où, finalement, n’ont été exhumés que des restes de poulet.
En toute logique, François Bernard a été avisé de cette histoire. Patron de la police judiciaire de Clermont-Ferrand, il reçoit régulièrement des signalements. « On vérifie les hypothèses qui ne sont pas fantaisistes. On archive les autres… Car, tant que le procès en appel de Cécile Bourgeon et de son ancien compagnon n’aura pas eu lieu, cela peut durer. » C’est certain. Un peu déçues, Stéphanie et ses amies n’avaient, dimanche, pas l’intention de lâcher l’affaire. « On a été embêtées avec les racines et les pierres. Mais c’est sûr : elle est quelque part par ici… »
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