Affaire Fiona: Découvrir le corps de Fiona permettrait-il aujourd'hui de savoir comment elle est morte?
MÉDECINE LÉGALE•Alors que des particuliers continuent de rechercher le corps de Fiona trois ans après sa mort, « 20 Minutes » a interrogé un expert légiste…Vincent Vanthighem
De notre envoyé spécial dans le Puy-de-Dôme,
« Si je sors un jour [de prison], je prendrai ma voiture et j’irai la chercher jusqu’à la trouver ! » C’est notamment cette petite phrase lâchée par Cécile Bourgeon, lors de son procès, qui a conduit les magistrats de la cour d’appel de Riom (Puy-de-Dôme) à rejeter, le 11 janvier, sa demande de mise en liberté.
« Il n’est nullement hypothétique d’imaginer que [Cécile Bourgeon] tente de soustraire des indices (…) et notamment qu’elle intervienne sur le lieu de l’ensevelissement de sa fille », écrivent-ils dans leur arrêt de 25 pages dont 20 Minutes a pris connaissance. Or, pour eux, même trois ans après les faits, la découverte de Fiona « constituerait un élément important de manifestation de la vérité en raison des « progrès de la médecine légale ».
Des fractures « juste avant » ou « longtemps avant » la mort ?
Ce week-end, des particuliers ont entrepris des fouilles dans le Puy-de-Dôme dans le but de retrouver le cadavre de la fillette et de pouvoir faire éclater la vérité sur les circonstances de sa mort. Mais plus de trois ans après les faits, la découverte de son corps permettrait-elle de faire avancer l’enquête ?
a« A partir de l’exploitation osseuse, nous pourrions déterminer si cette enfant a subi des fractures juste avant ou longtemps avant sa mort, indique à 20 Minutes Patrick Chariot, président de la Collégiale des experts légistes français. La présence de fractures consolidées pourrait ainsi, par exemple, orienter la justice sur la piste de maltraitances sur le long terme. »
Une nouvelle demande de mise en liberté de la part de Cécile Bourgeon
Lors du procès aux assises en novembre, Cécile Bourgeon et son ancien compagnon, Berkane Makhlouf, avaient, eux, avancé l’hypothèse d’une ingestion accidentelle de drogues pour expliquer la mort de la fillette âgée de cinq ans. « Sans avoir vu le corps, impossible de savoir si on trouverait encore aujourd’hui des traces de toxiques, indique, à ce sujet, Patrick Chariot. Cela dépend de la température et du taux d’humidité du lieu où elle a pu être enterrée. »
aToujours « amnésique » sur ce point, Cécile Bourgeon n’en a pas moins déposé une nouvelle demande de remise en liberté qui doit être examinée, ce mardi, à Riom. « Elle devrait lui être refusée, assure un avocat fin connaisseur de cette procédure. Il est peu probable que les magistrats aient changé d’avis depuis le 11 janvier. »