Viol: En France, une victime sur cinq n'a jamais parlé de son agression
ENQUETE•Le viol est qualifié de crime et puni de 15 ans de réclusion criminelle…20 Minutes avec AFP
Le viol reste un sujet tabou. Une victime sur cinq n’a jamais parlé de son agression et seuls 13 % des personnes se déclarant victimes ont déposé plainte, affirme ce mercredi une étude de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). Qualifié de crime et puni de 15 ans de réclusion criminelle, « le viol est l’agression sexuelle la plus grave et probablement la plus traumatisante pour la victime » et pourtant c’est « l’une des infractions les moins signalées à la police », relève l’ONDRP dans sa note.
62 % des victimes n’informent ni la police ni la gendarmerie
Environ une victime de viol sur cinq se déplace à la police ou à la gendarmerie pour déclarer l’agression (19 %) : 13 % déposent plainte, 4 % font une main courante et 2 % s’en tiennent là. Celles qui ne se déplacent pas préfèrent trouver une autre solution dans 67 % des cas et pensent que cela ne servira à rien dans 66 % des situations. Au total, 62 % des victimes n’informent ni la police ni la gendarmerie pour « éviter des épreuves supplémentaires ».
Parmi les autres interlocuteurs, « près de 63 % des victimes se confient à un proche, 21 % consultent un médecin et plus d’un quart des victimes voient un psychologue ou un psychiatre à la suite des événements », poursuit cette étude.
Des enquêtes difficiles à réaliser
Seuls 12 % d’entre elles appellent un numéro vert ou un autre service téléphonique d’aide aux victimes et 9 % rencontrent les membres d’une association à la suite de leur agression. Âgées de 18 à 75 ans, 290 personnes, ayant déclaré un viol au cours des deux années précédentes, ont répondu à une enquête « cadre de vie et sécurité » réalisée entre 2008 et 2015, notamment par l’Insee et l’ONDRP (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales).
« En raison de la faiblesse des effectifs de l’échantillon, la présente étude ne permet que d’apporter des ordres de grandeur », précise l’ONDRP, ajoutant qu’elle ne permet pas non plus « de connaître l’ordre dans lequel les victimes se confient aux différents interlocuteurs ».