L'affaire d'Aulnay-sous-Bois divise les politiques
REACTIONS•Après les violences policières contre un jeune homme de 22 ans, plusieurs personnalités ont pris position…Delphine Bancaud
L’interpellation violente jeudi dernier de Théo, un jeune homme de 22 ans, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) a suscité des réactions opposées de la part de la classe politique. Un policier a été mis en examen pour viol et trois autres pour violences volontaires en réunion après l’interpellation au cours de laquelle le jeune homme a été gravement blessé à coups de matraque au niveau de la zone rectale.
La France insoumise, mouvement créé autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon, a exprimé son indignation. « L’affaire Théo est le scandale de trop : la police doit être républicaine », a estimé le mouvement dans un communiqué, en exprimant son « soutien total à Théo et à sa famille ».
Assurant que « des solutions existent » contre « la barbarie commise par certains éléments » de la police, le mouvement a estimé qu’il fallait quela justice soit faite « dans des délais raisonnables », contrairement à « l’affaire de Zyed et Bouna », et qu’une police de proximité devait être mise en place. « La formation des policiers doit être renforcée et sa durée prolongée, l’enseignement des droits fondamentaux des citoyens et la connaissance des actes relevant de la torture doivent être au cœur de la formation », a-t-il ajouté. Jean-Luc Mélenchon a été encore plus direct sur Twitter.
Marine Le Pen soutient d’abord les policiers
Pas de compassion en revanche pour Théo de la part de Marine Le Pen. Interrogée sur LCI concernant l’intervention « musclée » des quatre policiers, elle a répondu : « musclée, mais on ne sait pas dans quel contexte cette arrestation a eu lieu, donc se baser comme ça sur des images, c’est quand même assez périlleux ».
« Mon principe de base, c’est d’abord : je soutiens les forces de police et de gendarmerie, sauf démonstration par la justice qu’ils ont commis un délit ou un crime », a déclaré la candidate FN à l’élection présidentielle.
« Moi, je crois que les policiers et les gendarmes travaillent dans des conditions absolument épouvantables et particulièrement les policiers qui travaillent en banlieue. C’est extrêmement compliqué pour eux sur le plan matériel, sur le plan moral, souvent ils ne sont pas soutenus par leur hiérarchie », a-t-elle ajouté. « Je pense qu’il ne faut pas les clouer au pilori. Quand il y a un problème, sur des dizaines de milliers d’arrestations qu’ils peuvent effectuer, alors la justice est saisie avec célérité et ils auront l’occasion de se défendre devant elle », a-t-elle assuré.
aElle a aussi condamné les incidents qui ont éclaté pour la troisième soirée consécutive lundi à Aulnay-sous-Bois. « Est-ce que ça justifie les émeutes qui ont eu lieu depuis ? Est-ce que ça justifie qu’un certain nombre se permettent ainsi de casser, de brûler alors même que la justice est saisie du dossier ? La réponse est non », a martelé Marine Le Pen.
Hamon prône la fermeté vis-à-vis des policiers impliqués
En déplacement à Arcueil (Val-de-Marne) lundi, le candidat PS à la présidentielle Benoît Hamon a demandé à l’Etat d’être « implacable » vis-à-vis des policiers impliqués. Mais il a appelé à « ne pas confondre le geste de quelques-uns avec le travail quotidien de milliers de policiers sur le terrain ». Il a réitéré ce mardi.
« L’exemplarité, le respect de l’Etat de droit et de la dignité des personnes sont le premier devoir » des forces de l’ordre, a jugé quant à lui, le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone.