ENQUETEUne cellule djihadiste cachait de l'argent au cimetière du Montparnasse

Terrorisme: Une cellule djihadiste cachait de l'argent au cimetière du Montparnasse

ENQUETE13.300 euros en liquide...
C. Ape.

C. Ape.

Ce sont des méthodes quelque peu étonnantes. Une filière djihadiste a utilisé le cimetière parisien du Montparnasse comme planque pour cacher de l’argent, rapporte Le Parisien ce mardi. Tout commence en mars 2016. Selon les informations dont dispose la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), Nil Shewil, aussi connu sous le nom d’Abou Taha Mohamed, prépare un attentat en France depuis la zone irako-syrienne.

Ce projet aurait été commandité par cet émir de l’organisation de l’Etat islamique, originaire de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine). Pour en apprendre plus sur ce projet, un des enquêteurs infiltre la cellule en se faisant passer pour un « sympathisant de la cause djihadiste ». L’émir, sous le nom de Sayyaf, lui ordonne de trouver « quatre fusils d’assaut kalachnikov et seize chargeurs ».

13.300 euros planqués dans une tombe

L’enquêteur tend alors un piège à la cellule en affirmant avoir besoin de liquide pour ce procureur les armes. Pas moins de 12.000 euros. Mais tout s’arrête le 15 mars, date à laquelle les autorités belges procèdent à une perquisition dans un appartement à Forest, une municipalité de Bruxelles, au cours de laquelle Salah Abdeslam parvient à s’enfuir. Dès lors, le commanditaire semble « pris de panique », avant de cesser tout contact.

Trois mois plus tard, le policier infiltré est contacté via l’application Telegram. On lui demande alors de récupérer au cimetière du Montparnasse un paquet « entre une pierre tombale et la dalle de la tombe dans une fente ». La DGSI retrouve à l’endroit indiqué 13.300 euros en liquide. L’identité du dépositaire reste un mystère.

L’affaire s’accélère cinq mois après, en novembre. Lors de perquisitions à Strasbourg, les enquêteurs recoupent plusieurs informations et identifient la cellule. Sept hommes sont interpellés par le Raid et la DGSI. Et leurs ordinateurs vont parler. Dans ces derniers, les enquêteurs retrouvent des recherches sur différents endroits d’Ile-de-France dont le parc Disneyland, les sièges de la DGSI et le 36 quai des Orfèvres à Paris, une médiathèque du XXe arrondissement, un centre commercial à Montreuil, un café-théâtre, plusieurs églises parisiennes, le jardin du Luxembourg, et la station de métro Charonne.