JUSTICELes responsables du «climat de terreur» à la nurserie de Fleury condamnées

Les deux responsables du «climat de terreur» à la nurserie de Fleury-Mérogis condamnées

JUSTICELes deux jeunes femmes étaient jugées ce jeudi pour menaces de mort et outrage sur leurs codétenues et des surveillantes...
Florence Floux

Florence Floux

«Un climat de haine et de peur » à la nurserie de Fleury. Nadia A. et Vanessa C., deux détenues radicalisées qui comparaissaient ce jeudi devant le tribunal d’Evry (Essonne), étaient accusées d’avoir menacé de mort d’autres détenues et des surveillantes, instaurant une atmosphère « de terreur » à l’endroit réservé aux femmes enceintes et aux jeunes mères au sein de la maison d’arrêt.

La lecture des témoignages écrits de deux codétenues, à charge, s’est révélée particulièrement triviale : « Elle va voir comment je vais lui arracher sa tête avec mes dents », « fais le deuil de ta famille », « je vais faire assassiner tes enfants, sale pute », « demain je te tue ».

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Elles nient en bloc

A la barre, les deux prévenues n’ont cessé de crier leur innocence : « Ce n’est pas mon vocabulaire », « l’islam ne permet pas de parler comme ça »… Et de traiter les témoins de menteurs : « Mme X est très forte pour simuler », « excusez-moi, mais c’est une ancienne toxico, je n’accorde aucun crédit à des gens comme ça ».

Les jeunes femmes se sont montrées aussi différentes l’une de l’autre, que les faits qui leur étaient reprochés et leur stratégie de défense étaient semblables. Vanessa C., le visage gave, regard vide et bras croisés, n’a desserré les lèvres qu’à de rares reprises, pour démentir toutes les accusations portées contre elle. Notamment l’agression d’une de ses codétenues, enceinte de 6 mois, alors qu’elle tenait elle-même son bébé dans ses bras. La jeune femme, qui s’y trouve toujours en détention a depuis été placée en confinement.

La théorie du complot

Nadia A., visage émacié, queue-de-cheval, n’a de son côté cessé de parler, y compris pendant l’énoncé des faits de la présidente ou bien du réquisitoire de la procureure. Si bien que celle-ci a fini par s’emporter : « J’aimerais bien qu’elle se taise quand je parle une bonne fois pour toutes ! » La détenue, dont le bébé lui a été retiré et placé, s’est montrée très agitée, expliquant qu’elle était victime d’un véritable complot de la part du directeur.

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Très nerveuse, alternant les rires, la colère et même les larmes, Nadia A. a martelé sa théorie du complot pendant toute l’audience, soutenue dans cette stratégie par son avocat, qui a qualifié le dossier de « château de sable fabriqué de toutes pièces ». Son collègue, le conseil de Vanessa C., avait choisi la même ligne de conduite, dénonçant un « procès d’hypocrites » « dont les jeux sont faits à l’avance » en raison du contexte terroriste.

Radicalisées et jugées d’avance ?

D’après lui, les détenues, présentées par la presse comme radicalisées, et qui se trouvent en détention préventive pour des accusations de recrutement djihadiste, sont présumées coupables. « Je vous demande du courage », a-t-il imploré le tribunal avant de solliciter la relaxe de Vanessa C., comme l’avait réclamé auparavant l’avocat de Nadia A.

Un conseil que la présidente et ses deux assesseures n’ont pas suivi, condamnant les deux jeunes femmes à 7 mois d’emprisonnement chacune.