Marne: Un Malien de 16 ans se tue en se défenestrant du 8e étage d’un foyer
FAITS-DIVERS•Le drame pourrait être lié à sa situation irrégulière...20 Minutes avec agences
Un Malien de 16 ans en situation irrégulière est mort ce vendredi, sans doute après s’être jeté du 8e étage du foyer qui l’hébergeait à Châlons-en-Champagne (Marne), a appris ce lundi l’AFP de source judiciaire. Il a été retrouvé « inconscient » par un résident au pied de l’établissement où il résidait depuis le 22 novembre dernier, selon le parquet.
« Le décès est dû à des contusions internes multiples suite à une défenestration et l’hypothèse privilégiée est celle du suicide », a déclaré à l’AFP Eric Virbel, procureur de la République de Châlons-en-Champagne.
La victime n’était pas connue des services préfectoraux
La victime, qui « avait traversé l’Italie avant de se présenter spontanément au commissariat de Reims le 3 novembre dernier », occupait l’une des 73 chambres pour mineurs isolés mises à disposition par cette structure gérée par une association.
Selon la préfecture de la Marne, le jeune homme n’en était qu’aux prémices de ses démarches administratives et n’était donc pas encore connu des services préfectoraux. Ayant « un doute sur sa minorité », le Conseil départemental procédait à des vérifications, mais l’adolescent n’était concerné par « aucune procédure administrative ou pénale », a également précisé le parquet.
Le décès lié à une peur d’être expulsé de France ?
De son côté, l’antenne châlonnaise du Réseau Education Sans Frontières (RESF) a en revanche associé la mort du jeune homme à sa peur d’être expulsé de France. « Il n’aurait pas supporté l’idée humiliante qu’on vienne l’arrêter et le mettre en prison », selon un communiqué de RESF, qui estime que « l’Etat et le Conseil départemental sont coupables de non-assistance à jeunesse en danger ».
« Ces jeunes sont mal accueillis (…) ils sont maintenus dans une situation de torture psychologique qui dure parfois des mois, en attendant de connaître leur sort », a aussi dénoncé Marie-Pierre Barrière, membre de RESF à Châlons-en-Champagne.
« Aucun élément n’a montré que des policiers seraient intervenus auprès de ce jeune » au moment du drame ou en amont, a souligné le parquet. A l’initiative de RESF, une marche silencieuse doit avoir lieu ce mercredi à 15 h à Châlons-en-Champagne.