JUSTICELe grand frère d'Adama Traoré condamné à huit mois de prison ferme

Procès Traoré: Huit mois de prison ferme et six avec sursis pour les frères d'Adama

JUSTICEBagui et Youssouf Traoré comparaissaient ce mercredi pour des violences, menaces de mort et outrages présumés contre huit policiers municipaux et gendarmes…
Un policier au tribunal de Pontoise le 29 juin 2010.
Un policier au tribunal de Pontoise le 29 juin 2010. - Bertrand Langlois AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Bagui Traoré, le grand frère d’Adama, mort en juillet lors de son interpellation par les gendarmes, a été condamné mercredi soir à Pontoise (Val-d’Oise) à huit mois de prison ferme pour des violences commises en novembre à Beaumont-sur-Oise contre des policiers en marge de cette affaire.

Dix mois de prison ferme avaient été requis contre le jeune homme de 25 ans. Prenant en compte « le besoin de sérénité » de Beaumont-sur-Oise, théâtre d’épisodes de violence depuis le décès suspect d’Adama Traoré le 19 juillet, le tribunal correctionnel de Pontoise a également frappé Bagui Traoré d’une interdiction de séjour de deux ans dans cette petite ville de grande banlieue parisienne où vit une grande partie du clan Traoré.

« Une honte pour la justice du Val-d’Oise »

Son frère Youssouf Traoré, 22 ans, jugé à ses côtés pour outrages et menaces de mort à l’encontre de deux agents de police, a été condamné à six mois de prison dont trois avec sursis, comme requis par le parquet, et est ressorti libre de l’audience.

« Une honte pour la justice du Val-d’Oise », a déclaré après le jugement leur sœur Assa, à la pointe du combat pour faire traduire en justice les gendarmes que la famille juge responsables de la mort d’Adama. « Après une instruction minutieuse, le tribunal a entendu mes clients. Je souhaite que cette décision contribue à ramener la paix sociale », s’est félicitée au contraire Me Caty Richard, l’avocate des huits policiers municipaux et gendarmes.

« Il n’y a pas de justice d’exception qui serait vengeresse : on applique la loi et la procédure pénale, quels que soient les victimes et les prévenus », avait affirmé le procureur dans son réquisitoire, critiquant les tentatives de la défense pour « faire dévier l’objet de ce procès ». Car « c’est Bagui Traoré qui s’acharne, c’est pas la société », avait ajouté le procureur, rappelant que le prévenu avait douze condamnations à son actif, pour des vols avec violence et des extorsions.