JUSTICELuc Ferry défend l'Education nationale au procès de l'instituteur pédophile

Procès de l'instituteur pédophile en Savoie: Luc Ferry à la barre pour défendre l'Education nationale

JUSTICE«Il faut que les enfants sachent que leurs corps est une cathédrale», a clamé l'ancien ministre cité à comparaître comme témoin par la Fondation de l’enfance...
Marion Pignot

Marion Pignot

L’ancien ministre de l’Education nationale Luc Ferry a défendu l’institution, ce lundi devant les assises de Savoie, au procès d’Eric Molcrette, instituteur accusé d’avoir violé ou agressé une trentaine de fillettes.

« Pendant longtemps, aussi bizarre que cela puisse paraître, l’école a été critiquée, jusque dans les années 1980, parce qu’elle protégeait trop contre les relations sexuelles entre les adultes et les enfants », a expliqué Luc Ferry, qui était cité à comparaître comme témoin par la Fondation de l’enfance, partie civile au procès, avant d’assurer que l’administration de l’Education nationale avait « toujours été extrêmement vigilante sur ces questions ».

« Je ne vois pas comment on peut prévenir quelque chose qui n’est pas prévisible »

Du côté de la défense, Me Nicolas Paradan a, lui, assuré que le cas de l’instituteur savoyard n’était pas une affaire interne à l’Education nationale et qu’aucune comparaison ne pouvait être faite avec l’affaire de Villefontaine (Isère). En 2015, un directeur d’école y avait été mis en examen pour des faits de viols, alors qu’il avait déjà été condamné en 2008 pour avoir téléchargé des images pornographiques

« Je ne vois pas comment on peut prévenir quelque chose qui n’est pas prévisible. C’est plus un problème de société qu’un problème de l’Education nationale », a expliqué l’autre avocat d’Eric Molcrette, Me Olivier Connille, en marge de l’audience.

La défense répondait ici au ministre qui s’interrogeait sur l’amélioration de la prévention au sein de l’Education nationale ? « Si je revenais aux affaires, je remettrais le logiciel Signa [créé en 2011, il permettait de recenser les actes de violences scolaires] en place, dans sa forme initiale », a suggéré celui qui en ouverture d’audience a lâché un « il faut que les enfants sachent que leurs corps est une cathédrale ».

Le verdict est attendu en fin de semaine

Luc Ferry a, en revanche, confié que l’instauration d’un numéro vert permettant d’éviter tout passage à l’acte en recueillant en amont la parole des personnes s’estimant déviantes n’aurait aucun intérêt. « Je ne crois pas que les personnalités perverses y soient sensibles », a estimé Luc Ferry.

Pour rappel, l’ancien enseignant, qui a reconnu les faits, est accusé de « viols » et « d’agressions sexuelles » sur 19 de ses élèves de l’école de Planaise (Savoie), et « d’attouchements » sur 11 enfants alors en vacances dans un camp équestre de Mornac-sur-Seudre (Charente-Maritime).

Aujourd’hui, mardi, la cour se penche sur les faits commis à Mornac-sur-Seudre. Le verdict est attendu en fin de semaine.