Olivier Bertrand, le journaliste français arrêté en Turquie, décrit une «dictocratie»
TURQUIE•Le journaliste estime que le pays s’enfonce vers une « démocrature » ou une « dictocratie »…C. Ape.
Le journaliste français, , est revenu lundi sur les conditions de sa détention.
Olivier Bertrand, qui travaille pour a expliqué à avoir été interrogé sur ses contacts et son séjour en . « L’une des obsessions était d’obtenir les codes de [s] es téléphones pour récupérer les contacts ». « Si je refusais, mes téléphones allaient être saisis et je resterais en Turquie les mois nécessaires pour que l’enquête se déroule », a-t-il affirmé. « Pendant trois jours, je n’ai pas eu une seule fois un interprète. Jamais il n’a été possible d’appeler l’ambassade, ou de passer un coup de fil », a-t-il souligné.
La Turquie « en train de plonger dans une vraie dictature » ?
« Depuis le mois de juillet, en arrêtant des intellectuels, des journalistes réputés et des écrivains, on fait passer le message aux Turcs que personne n’est à l’abri », avance-t-il. Selon lui, « le fait d’être journaliste occidental représente une menace dans l’esprit des autorités turques ».
Il précise toutefois que « les conditions de détention n’étaient pas évidentes psychologiquement, mais nettement moins périlleuses que celles que subissent des dizaines de milliers de Turcs aujourd’hui, qu’ils soient opposants ou journalistes ».
Le journaliste français craint que le pays ne soit « en train de plonger dans une vraie dictature ». Il estime que l’élection du président et du parlement est le dernier attribut de la démocratie. « Pour le reste on s’enfonce vers une "démocrature" ou une "dictocratie" », a-t-il dit.
« Déterminé à continuer de travailler sur la Turquie »
Toutefois, il s’est dit « déterminé à continuer de travailler sur la Turquie » et même « plus déterminé qu’avant ces trois jours » de rétention, a-t-il écrit dans un message sur .
« Un grand merci à tous pour votre mobilisation ! J’écris pour @Lesjoursfr le récit de ces heures en cellule et ces interrogatoires », a-t-il ajouté sur son compte Twitter. « Ces quelques jours kafkaïens ne sont malheureusement rien à côté de ce que vivent des milliers d’opposants aujourd’hui en Turquie… »
près de la frontière syrienne, a été remis en liberté dimanche. Il est arrivé dans la soirée à Paris.