Les enfants et les écrans: «La tablette c’est seulement les jours où il n’y a pas d’école»
TEMOIGNAGES•Les internautes de « 20 minutes » confient de quelle manière ils encadrent ou pas les activités numériques de leur progéniture…Delphine Bancaud avec le service participatif
Une vraie préoccupation pour les parents. 20 minutes a interrogé ses lecteurs pour savoir comment ils géraient . Résultat : un très grand nombre de témoignages et presque autant de « recettes » en fonction des convictions de chacun et de la personnalité de ses enfants. Mais au final, un point commun : la majorité tente d’édicter des règles pour encadrer le temps que peut passer l’enfant sur une , un téléphone ou un ordinateur.
Minuteur et coupure de WiFi
« Nous essayons de limiter la durée d’utilisation en semaine. Nous retirons aussi le soir le smartphone et la tablette avant le coucher de nos enfants pour éviter les tentations nocturnes », raconte ainsi Sylvie. Chez Brigitte, mère de deux enfants de 7 et 11 ans, « pas de tablette, ni de jeux ou autre la semaine, sauf le mercredi si sont faits et 2 heures maximum… Et le week-end pas plus de 2 heures ».
Quant à Fabienne, qui a un fils de 8 ans, elle veille à ne pas installer le réflexe « écran » chez lui : « La tablette, c’est seulement les jours où il n’y a pas d’école. Ensuite ce n’est pas toute la journée. C’est 30 minutes par-ci 30 minutes par-là. Surtout jamais avant le coucher. Je stoppe ça au moins deux heures avant l’heure du dodo ! ».
Pour être sûre que les délais ne sont jamais dépassés, Elodie a la solution : « je mets un minuteur en route dès que mon fils commence à regarder sa tablette », confie-t-elle. Et quand les enfants abusent, certains parents n’hésitent pas à les sanctionner, à l’instar de Stéphane : « Quand mon fils dépasse les "doses", c’est sevrage direct : une semaine sans tablette ». Séverine a dû aussi adopter la manière forte : « J’ai coupé à partir de 21h en semaine et 22h le week-end », témoigne-t-elle.
Avoir un œil sur ce qu’ils font sur leurs écrans
Outre le temps que leur progéniture passe sur les écrans, les parents se soucient aussi de ce qu’elle y fait : « la tablette c’est avec nous sur le canapé, ça permet de voir ce que mon fils fait dessus », explique ainsi Fabienne. « Pour nos jumeaux de 7 ans, il n’y a pas de sur leur tablette, mais nous décidons des jeux qui y sont installés et ils ne l’utilisent qu’en notre présence. Sur Internet, ils ne vont que sur YouTube pour regarder des vidéos se rapportant aux jeux qu’ils utilisent », indique Virginie. La démarche est différente pour sa fille de 10 ans : « Il y a un contrôle parental sur sa tablette afin d’éviter tout accès à toute vidéo qui pourrait être interdite pour son âge… Les tablettes et sont avec nous la nuit, afin d’éviter les tentations et les ondes à proximité d’eux pendant leur sommeil », assure-t-elle.
« Moi, je mets le code à 4 chiffres partout. Achats sur le net désactivés, forfait bloqué, un Giga pour tout le mois. C’est à prendre ou à laisser. C’est moi la PDG… » affirme de son côté Laila.
Si elle dit faire confiance à son fils de 17 ans, Isabelle confie quand même garder un œil protecteur sur ses activités numériques : « Je vais de temps en temps par surprise dans sa chambre (je frappe avant d’entrer) voir ce qu’il regarde ». Quant à Sabrina, elle explique « vérifier l’historique des connexions » de ses fils de 16 ans et 13 ans.
De son côté, pour éviter les mauvaises surprises, Adeline discute beaucoup avec ses enfants de leurs activités numériques : « Je conseille à mes filles de pas donner de numéro de téléphone et de ne pas dire où elles habitent et où elles vont à l’école. Je leur recommande aussi de ne pas accepter d’amis sur qu’elles ne connaissent pas », raconte-t-elle. Stéphane, lui, a trouvé la solution pour mêler l’utile à l’agréable pour son fils de 10 ans : « il a l’obligation de commencer la séance par une application éducative, type linguistique ».
Le dialogue avant tout
Mais certains rares parents déclarent tout de même proscrire toutes règles concernant la consommation numérique de leurs enfants, à l’exemple d’Alex : « Ma fille de 13 ans, n’a pas de limite », explique-t-il. Même son de cloche chez Elyjah pour ses enfants de 17 et 20 ans : « Je ne limite rien. On dialogue beaucoup, mais j’exige des résultats positifs en cours. Je contrôlais parfois quand ils avaient moins de 16 ans. Maintenant, c’est inutile, tout est accessible partout, donc je dialogue avec eux et je fais confiance, pour le moment ça se passe bien ».
Marion, qui a deux filles de 11 ans et 17 ans, a elle aussi choisi de leur faire confiance : « Le fait de ne pas avoir interdit a finalement eu pour effet qu’elles se régulent très bien toutes seules et ne sont pas spécialement "accros". Aucune des deux n’est sur ça ne les intéresse pas. La grande a des blogs où elle écrit des histoires et publie des dessins (mangas), qu’elle réalise à la palette graphique. Elle me raconte et me montre sans que j’ai besoin de demander. Et elle bosse bien au lycée. La petite joue un peu sur par périodes, elle arrête quand je lui demande, ne joue qu’avec des amis que je connais en ligne. Un peu de YouTube aussi, on en parle et elle est contente de me montrer ce qu’elle regarde ». Marion mise avant tout sur le dialogue : « nous jouons aussi un peu, parfois avec elles, et le fait d’en parler, de participer, de ne pas diaboliser et de s’y intéresser fait que nous n’avons jamais eu de problèmes », déclare-t-elle.
Mais certains parents confient aussi être un peu perdus sur le sujet. C’est le cas de Gaspard : « Mon fils Sofiane refuse de respecter mes limitations je ne sais plus quoi faire », se désole-t-il. Même détresse chez Laurent : « Twitter, … Plus les séries… Je ne vois mes ados de 16 et 14 ans que quand ils ont faim ou ont un vrai problème. Que faire ? », s’interroge-t-il. Sonia a connu aussi ce sentiment d’impuissance : « nous avons tout essayé : couper le Wifi, limiter le temps de connexion… Notre fils a tout contourné et il a même réussi à pirater notre box ou à se connecter chez des voisins. Pourtant mon mari est informaticien ! On a même dû pousser notre fils à avoir une vie sociale tellement il se coupait du monde. La seule chose qui l’a calmé c’est son entrée en classe prépa : il a trop de travail pour faire autre chose », raconte-t-elle. Comme quoi la , ça se guérit !