Un coup de pouce avant de démarrer dans la vie active. Depuis cette rentrée, les jeunes diplômés peuvent bénéficier d’un nouveau dispositif : (Arpe) qui est versée pendant quatre mois. Ce dispositif, négocié par les organisations étudiantes avec le gouvernement , « a déjà été demandé par 12.808 jeunes diplômés » depuis son entrée en vigueur le 28 août, a indiqué mardi, la ministre de l’Education, Najat Vallaud- Belkacem. 20 minutes détaille la procédure pour en bénéficier.

Quelle est la vocation de l’Arpe ?

« La recherche d’emploi est presqu’un travail à plein-temps. Nous demandions donc au gouvernement depuis longtemps de créer un dispositif qui permette aux jeunes de se consacrer à leur recherche d’un sans qu’ils aient besoin de prendre un petit job », explique Alexandre Leroy, le président de la Fage. « L’Arpe permet de prolonger la bourse des jeunes qui en bénéficiaient et leur évite de plonger dans une trop grande précarité dès l’obtention de leur diplôme », ajoute Lilâ Le Bas, la future présidente de l’Unef. Un soutien financier qui est prévu sur quatre mois, car « cela correspond au temps moyen passé au chômage chez un jeune diplômé au cours des trois premières années de sa vie active », dixit le secrétariat d’Etat à l’Enseignement supérieur.

Quelles sont les conditions pour en bénéficier ?

Conditions sine qua non : avoir moins de 28 ans, de faibles ressources et chercher un premier emploi. Pour toucher l’Arpe cette année, il faut aussi avoir été diplômé en 2016, d’un CAP, CAP agricole, du bac, du brevet des métiers d’art, du brevet professionnel, d’un BTS, DUT, d’une licence, licence professionnelle, d’un master ou d’un diplôme d’ingénieur. Tout en ayant perçu une bourse au cours de l’année précédant l’obtention du diplôme. Les ex-apprentis ayant de faibles ressources, peuvent aussi prétendre à l’Arpe. Pour en bénéficier, sont identiques à celles des boursiers sur critères sociaux. En revanche, les jeunes qui touchent le la garantie jeunes, qui sont encore en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, ne peuvent pas toucher en parallèle l’Arpe.

Quel montant touchent les bénéficiaires ?

L’Arpe est versée pendant 4 mois. Son montant mensuel varie en fonction de la bourse que l’étudiant touchait précédemment (entre 100 et 550 euros par mois). Les ex-apprentis touchent quant à eux, entre 200 et 300 euros par mois. « Une somme insuffisante pour vivre, mais qui permet au moins de ne pas sombrer dans la précarité », estime. Mais attention : lorsque le bénéficiaire de l’aide trouve un emploi dont la rémunération mensuelle excède 78 % du SMIC net (891 euros), il est tenu d’en informer l’organisme qui lui verse l’aide afin qu’elle cesse les paiements.

Quelles sont les démarches à effectuer pour en bénéficier ?

Les diplômés du supérieur doivent télécharger leur demande d’Arpe Ceux du secondaire, La demande d’Arpe doit être déposée dans les quatre mois qui suivent la date de publication des résultats de l’examen. Il faut fournir une copie de son relevé de notes attestant de la réussite au diplôme ainsi qu’une attestation de sa qualité de boursier durant la dernière année scolaire. Concernant les apprentis, ils doivent fournir une copie de l’avis d’imposition 2015 (revenus 2014). La copie d’une pièce d’identité est dans tous les cas nécessaire.

Le dispositif a-t-il bien démarré ?

Comme l’a annoncé mardi, l’Arpe a déjà été demandée par 12.808 diplômés, dont 12.082 ex-étudiants boursiers et 726 ex-apprentis. Or, le secrétariat d’Etat à l’Enseignement supérieur, estime à 75.000 le nombre de jeunes diplômés de l’enseignement supérieur et à 51.000 le nombre de jeunes diplômés de l’enseignement secondaire éligibles à l’Arpe. Ce qui montre le chemin à parcourir pour que le dispositif monte réellement en charge. « On ne se faisait pas beaucoup d’illusion sur l’utilisation d’un dispositif mis en vigueur pendant l’été. On en mesurera réellement l’effet à la rentrée 2017 », estime Alexandre Leroy. « Les étudiants ne connaissent pas encore bien l’Arpe, mais nous communiquons dessus sur les campus et les réseaux sociaux », précise de son côté Lilâ Le Bas. si l’Arpe bénéficiait à 126.000 jeunes diplômés, elle coûterait 130 millions d’euros par an.

Quels reproches lui sont faits ?

Certains étudiants regrettent de devoir attendre octobre pour toucher l’Arpe, car ils ne seront diplômés qu’en septembre en raison d’une soutenance de mémoire à la rentrée. Du coup, ils ont dû activer le système D pour assurer la période de transition entre la fin de leur bourse étudiante et le début de l’Arpe. D’autres se plaignent de ne pas avoir de réponse immédiate de l’organisme chargé de leur verser l’aide.

Et même si les organisations étudiantes se sont battues pour que l’Arpe voie le jour, elles restent un peu sur leur faim. Ainsi pour l’Unef, l’Arpe est « une première étape », comme le souligne Lilâ Le Bas, « car les non-boursiers ont aussi besoin d’être aidés financièrement », affirme-t-elle. D’ailleurs, sur Twitter, plusieurs étudiants manifestent leur mécontentement à l’idée de ne pas pouvoir bénéficier du dispositif.

Pour la Fage, l’Arpe n’est pas non plus suffisante et devrait se coupler avec un accompagnement à la recherche d’emploi pour les jeunes diplômés : « certains d’entre eux ont vraiment besoin d’être épaulés pour définir leur projet professionnel ou pour s’entraîner aux techniques de par exemple », estime Alexandre Leroy.