SOCIETERossignol: Le burkini «archaïque», mais à combattre «sans arrière-pensées»

VIDEO. Le burkini «archaïque», mais à combattre «sans arrière-pensées», pour la ministre des Droits des femmes

SOCIETELaurence Rossignol dénonce «une partie de la droite dure, celle qui flirte avec le Front national et qui veut faire de l'islam le sujet des mois à venir»...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Deux jours après les violences survenues en Corse, le débat est enflammé autour du burkini. Laurence Rossignol, ministre des Droits des femmes, a qualifié lundi cette tenue de bain qui couvre tout le corps de « profondément archaïque », mais a appelé à la combattre « sans arrière-pensées », dénonçant « la droite dure » qui « veut faire de l’islam le sujet des mois à venir ».

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Ce n’est « pas juste une nouvelle gamme de maillots de bain », mais « un projet de société », a estimé Laurence Rossignol sur Europe 1. « Le burkini a un sens. Ce sens, c’est de dissimuler, cacher le corps des femmes pour cacher les femmes, et la place que ça accorde aux femmes est une place que je combats, que d’autres avant moi ont combattue, et il a quelque chose de profondément archaïque », a-t-elle martelé.

« Une fraction politique organisée qui veut développer un projet de société »

Mais « pour combattre cet archaïsme, il faut des personnalités politiques de sang-froid et sans arrière-pensées », a-t-elle prévenu. « Or, ce que j’observe depuis un moment, c’est qu’il y a des arrière-pensées », notamment « pour une partie de la droite dure, celle qui flirte avec le Front national et qui veut faire de l’islam le sujet des mois à venir ». « Ce qui est en cause, c’est l’émancipation des femmes, mais il ne faut pas le faire pour d’autres raisons que pour l’émancipation des femmes », a insisté Laurence Rossignol.

La ministre n’a pas souhaité commenter l’interdiction du burkini sur plusieurs plages, notamment à Cannes et à Villeneuve-Loubet, mais elle a appelé à « aborder ces sujets d’interdits vestimentaires, d’interdits alimentaires aussi, (…) en ayant toujours en tête que ça ne concerne pas "les musulmans" », mais « une fraction politique organisée qui veut développer un projet de société ».

« Je ne veux pas que notre société s’enflamme sur ces sujets parce que les musulmans sont pris en otage », a-t-elle conclu. La ministre s’exprimait après les violences de samedi sur une plage corse, qui auraient débuté, selon des témoins, après que des touristes eurent photographié des femmes se baignant en burkini.