JUSTICEJacqueline Sauvage sera-t-elle libérée ce vendredi?

Jacqueline Sauvage sera-t-elle libérée ce vendredi?

JUSTICECondamnée en appel à dix ans de prison pour avoir tué son mari violent, alcoolique et incestueux, Jacqueline Sauvage avait obtenu, le 31 janvier dernier, une grâce « partielle »…
Hélène Sergent

Hélène Sergent

Ce pourrait être la fin d’une affaire érigée en symbole de la lutte contre les violences faites aux femmes. Sept mois après la grâce « partielle » accordée par François Hollande à Jacqueline Sauvage, la justice doit se prononcer ce vendredi sur la libération conditionnelle de la sexagénaire, condamnée en appel à dix ans de réclusion criminelle pour avoir tué son mari violent.

« Inquiète » et « pas sereine »

Transférée depuis février à la prison de Réau (Seine-et-Marne) pour subir plusieurs expertises psychiatriques et psychologiques visant à déterminer sa « dangerosité », Jacqueline Sauvage s’est dit « inquiète » et ne serait « pas sereine », selon l’un de ses conseils, Nathalie Tomasini. Contactée par 20 Minutes, son avocate ajoute : « Depuis le début de l’affaire, ça ne s’est jamais passé comme elle le pensait. Elle n’a aucune certitude quant à l’issue. La grâce présidentielle est sujette à la libre appréciation de sa demande de libération conditionnelle par les magistrats, qui pourraient vouloir marquer leur autonomie ».

L’annonce,le 3 décembre 2015, de la condamnation de Jacqueline Sauvage, battue par son mari violent et alcoolique pendant près de 47 ans, avait ému une partie de l’opinion publique et de la classe politique. Si rien ne permet de connaître la nature de la décision du tribunal attendue ce vendredi matin, Me Nathalie Tomasini confie : « On voit difficilement comment cette institution peut rendre une décision défavorable à la libération de cette femme de 70 ans fracassée par son mari pendant 50 ans sans se tirer une balle dans le pied, quand on sait qu’un magistrat a mis en libération conditionnelle un extrémiste contre l’avis du Parquet. Mais tout est possible ».

Une surveillance électronique

Deux scénarios se profilent désormais pour Jacqueline Sauvage. Si le tribunal acte sa libération conditionnelle, « elle ne pourra pas sortir le jour même, le temps de régler la question de la levée d’écrou et de la mise en place d’un bracelet électronique, elle ne sortirait pas avant mardi ». Si la décision est défavorable, comme l’a préconisé la commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté dans un avis consultatif rendu il y a plusieurs semaines, Jacqueline Sauvage dispose de dix jours pour faire appel de cette décision.