Congé paternité: Quinze ans après, les inégalités ont la vie dure
ANNIVERSAIRE•Le type de contrat, d’emploi, la hauteur de la rémunération tout comme la bonne volonté de la hiérarchie constituent les causes d’un manque d’égalité entre les jeunes pères…20 Minutes avec agence
Le congé paternité fête ses quinze ans ce jeudi. La loi l’avait en effet adopté le 10 août 2001. Aujourd’hui, sept jeunes papas sur dix prennent donc les onze jours (18 en cas de naissances multiples) accordés, en plus des trois jours de congé de naissance, au moment de la naissance d’un enfant.
Néanmoins, le type de contrat, d’emploi, la hauteur de la rémunération tout comme la bonne volonté de la hiérarchie constituent les causes d’un manque d’égalité entre les jeunes pères face à ce congé, souligne France Info.
Le facteur financier est déterminant
En effet, alors que le facteur financier est déterminant dans la décision de prendre un congé parental, la rémunération dépend du type d’emploi et de contrat. Les fonctionnaires conservent ainsi la totalité de leur salaire pendant le congé, tandis qu’un titulaire d’un CDI dans le privé touche, lui, 83 euros par jour.
En outre, seulement un tiers des travailleurs aux statuts précaires ou indépendants font jouer leur droit de congé paternité, contre 80 % des employés en CDI. Les jeunes parents craignent également de ne pas retrouver leur poste après leur période d’absence.
Au service de l’égalité homme-femme
Enfin, les doutes quant à l’éventualité de laisser un collègue se charger de son travail ou accepter le fait d’avoir une plus faible rémunération alimentent les inégalités entre les jeunes papas.
Toutefois, « symboliquement, cette mesure marque dans la loi qu’il est important que les pères soient des parents comme les mères. Tout ce qui va dans le sens d’une égalité homme-femme est en la matière une avancée à saluer », affirme à France Info François de Singly, sociologue spécialiste des familles à l’université de Paris Descartes.