Les coursiers de Take Eat Easy se tournent vers la justice
JUSTICE•Ces livreurs auto-entrepreneurs n'ont pas été payés en juillet et pourraient tenter d'obtenir la requalification de leur statut en contrat salarié...20 Minutes avec agence
Après la liquidation judiciaire fin juillet de Take Eat Easy, les centaines de livreurs à vélo employés par la société n’ont pas reçu leur rémunération du mois de juillet. Et comptent bien demander réparation devant la justice.
La start-up belge de livraison de repas avait demandé à ses coursiers de prendre le statut d’auto-entrepreneur et de facturer leur travail à la société. Comme toujours en cas d’insolvabilité, le paiement des ceux qui sont considérés comme des fournisseurs de prestations n’est pas prioritaire pour les liquidateurs judiciaires.
Des pertes allant jusqu’à 4.000 euros ?
Le seul moyen qu’ont les cyclistes de faire valoir leur préjudice est donc de voir leur collaboration requalifiée en contrat salarié, en réussissant à prouver qu’un lien de subordination les unissait à Take Eat Easy.
« Pour le moment, nous sommes en train de mettre en place une action collective (…) Certains coursiers ont perdu de petites sommes qui vont de 200 à 400 euros. D’autres, qui travaillaient à temps plein, ont perdu entre 2.000 et 4.000 euros », a expliqué à France 24 Matthieu Dumas, fondateur du collectif des coursiers parisiens.
Environ 2.000 livreurs concernés
Ce non-versement de rémunération concernerait quelque 2.000 « employés » de la société belge. Mais selon Grégoire Leclercq, fondateur de l’Observatoire de l’ubérisation, l’action en justice envisagée pourrait cependant peiner à aboutir.
Il sera en effet difficile aux auto-entrepreneurs de prouver leur position de dépendance économique vis-à-vis de Take Eat Easy. En outre, la disparité des situations au sein de l’action collective et la mauvaise santé financière de la start-up ne devraient pas jouer en faveur des plaignants.