JUSTICEAttentat de Saint-Etienne-du-Rouvray : Où en est l’enquête ?

Attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray : Où en est l’enquête cinq jours après l’attaque dans l’église?

JUSTICELes magistrats tentent d’établir si Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean ont bénéficié de complicités…
Vincent Vanthighem

V.V. avec AFP

Tout est une affaire de connexions. Celle sur l’application Telegram où Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean se sont rencontrés. Celles aussi dont les deux terroristes ont bénéficié pour mettre au point l’attentat de l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) où le père Jacques Hamel a été tué, mardi. 20 Minutes fait le point sur les avancées de l’enquête, cinq jours après les faits…

  • Comment les deux terroristes se sont-ils rencontrés ?

Telegram. Le moyen de communication n’a rien de désuet. C’est via cette application de messagerie cryptée qu’Adel Kermich et Abdel Malik Petitjean sont entrés en contact quelques jours avant l’attentat, a établi l’enquête. Vivant à 700 kilomètres de distance, les deux terroristes se sont retrouvés à Saint-Etienne-du-Rouvray, où vivait Kermiche, le 23 juillet.

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A cette date,les enquêteurs ont découvert que le téléphone portable d’Abdel Malik Petitjean avait « borné » dans la zone du domicile de Kermiche jusqu’au 26 juillet, le jour de l’attaque.

  • Ont-ils reçu des ordres de Daesh via cette application ?

Telegram est considérée comme l’application préférée des djihadistes de Daesh qui a revendiqué l’attentat. Les enquêteurs continuent donc à analyser les messages envoyés par les tueurs afin de découvrir s’ils ont reçu des ordres par ce moyen de communication.

« Décrypter le protocole de chiffrement prend du temps et ce travail est d’autant plus complexe que Kermiche et Petitjean étaient en lien avec de nombreuses personnes sur ce réseau social », explique une source proche du dossier.

Remontant le fil du réseau social, les enquêteurs ont découvert qu’Adel Kermiche avait décrit, par avance, le mode opératoire de l’attaque du 26 juillet, mentionnant notamment un « couteau » et une « église ». De son côté, Abdel Malik Petitjean a posté, courant juillet, une vidéo où il prête allégeance à Daesh et où il fait état d’un projet d’action violente contre la France.

  • Le cousin d’Abdel Malik Petitjean a-t-il apporté son aide ?

Le parquet de Paris a annoncé, ce dimanche, que le cousin d’Abdel Malik Petitjean « avait parfaitement connaissance, si ce n’est du lieu et du jour précis, de l’imminence d’un projet d’action violente de son cousin ». Il a été mis en examen et écroué.

« L’exploitation de son téléphone et de son ordinateur a révélé qu’il en savait bien plus que ce qu’il a voulu dire aux enquêteurs », selon une source proche du dossier.

  • Et les autres personnes interpellées ?

La garde à vue d’un réfugié syrien, interpellé jeudi dans l’Allier et dont la photocopie du passeport avait été retrouvée chez Adel Kermiche, a été, quant à elle, levée ce dimanche.

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Plusieurs personnes, dont le nom est apparu dans d’autres enquêtes, intéressent à des degrés divers les investigations concernant Saint-Etienne-du-Rouvray.

A commencer par Jean-Philippe J., un Français de 20 ans signalé pour radicalisation, a été interpellé. Il s’était rendu en Turquie le 10 juin avec Petitjean avant d’être refoulé dès le lendemain à cause de sa fiche « S ».

Un mineur de 17 ans, qui avait cherché à partir en Syrie avec Adel Kermiche en 2015, a été arrêté, avant l’attentat du 26 juillet, à Genève lors d’une seconde tentative, et remis à la France où il a été mis en examen et écroué. Rien ne montre à ce stade qu’il ait une quelconque implication dans les faits.

  • Adel Bouanoun a-t-il pu commanditer l’acte depuis la Syrie ?

Enfin, Adel Bouaoun, originaire comme Kermiche de Saint-Etienne-du-Rouvray, fut le compagnon de radicalisation de ce dernier. Parti en 2015, alors âgé de 26 ans, rejoindre les rangs de l’EI en Syrie, les enquêteurs se demandent s’il pourrait avoir une implication quelconque. La garde à vue de son frère, âgé de 16 ans, a été levée, pour autant, il n’en a pas fini avec la justice, des documents de propagande jihadiste ayant été retrouvés dans son téléphone et son ordinateur.