Manifestation loi Travail: Deux militants CGT relaxés de faits de violences, l'un condamné pour rébellion
SOCIAL•Cinq manifestants étaient jugés mercredi à Paris...N.Beu. avec AFP
Deux militants CGT, soupçonnés de violences contre des policiers lors de la manifestation nationale du 14 juin contre la loi Travail à Paris, ont été relaxés de ces faits mercredi, mais l’un a été condamné pour rébellion.
Le tribunal correctionnel de Paris a condamné ce docker du Havre, âgé de 33 ans, à un mois d’emprisonnement avec sursis pour s’être rebellé lors de son interpellation. Également jugé pour avoir lancé des projectiles sur la police, il a été relaxé faute de preuves.
La CGT satisfaite
Son avocate, Me Elodie Tuaillon, avait estimé que l’usage de la force ayant précédé son interpellation était « illégal », la « gestion du maintien de l’ordre » ayant été « choisie pour faire dégénérer les choses ». « Je m’interroge sur le fait qu’il soit sanctionné. Les syndicalistes n’ont rien à faire au tribunal. Il me semble que la justice a d’autres priorités en ce moment », a commenté Thierry Dumez, secrétaire général adjoint de la CGT Ile-de-France.
Le second prévenu, 39 ans, élu à Sorbiers (Loire), agent territorial de Saint-Etienne et représentant CGT, était jugé pour avoir lancé un fumigène vers les policiers et résisté violemment à son interpellation. Il a assuré que le seul fumigène qu’il a utilisé lui a servi à signaler un jeune manifestant suisse blessé au sol. Quant à la rébellion, son avocate, Me Agnès Cittadini, a jugé qu'« on a des agents interpellateurs qui mentent », présentant son client comme un « pacificateur ». Il a été relaxé tard mercredi soir « au bénéfice du doute ». « Son innocence et le caractère abusif de son arrestation et de la procédure judiciaire sont ainsi reconnus », s’est félicitée la CGT Services publics.
Dix personnes condamnées en juin
Un troisième homme jugé pour avoir jeté des projectiles et un fumigène sur des policiers au cours de la même manifestation a été condamné mercredi à quatre mois avec sursis. Un autre, sous curatelle renforcée et souffrant de schizophrénie, interpellé à l’issue de la manifestation avec dans son sac trois marteaux, un taser et deux poings américains, a lui été condamné à six mois avec sursis et mise à l’épreuve. Un cinquième prévenu soupçonné d’avoir visé des policiers a vu son procès reporté au 15 novembre.
Vingt-huit policiers et onze manifestants avaient été blessés lors de ce défilé émaillé d’affrontements qui avaient opposé les forces de l’ordre à des centaines de personnes cagoulées. Le 16 juin déjà, dix personnes avaient été condamnées à des peines de six mois avec sursis à quatre mois de prison ferme.