VOUS TEMOIGNEZPublier la photo des terroristes, «trop d’honneur pour ces crapules» ?

Publier la photo des terroristes, «c’est trop d’honneur pour ces crapules»

VOUS TEMOIGNEZLes internautes de 20 Minutes craignent que la surmédiatisation des terroristes fasse des émules...
Adrien Briand

Adrien Briand

Publier dans les médias la photo des terroristes est-il pertinent ? Après l’attaque survenue à Saint-Étienne-du-Rouvray mardi 26 juillet, Le Monde et BFM TV ont été les premiers médias à choisir de ne plus le faire, « pour éviter d’éventuels effets de glorification posthume ». Un argument largement débattu parmi les internautes de 20 Minutes.

« En publiant leur photo et en parlant d’eux, on les rend célèbres. C’est ce qu’ils veulent », commence Eric. « C’est trop d’honneur pour ces crapules », approuve Marie-Rose. Un sentiment également partagé par Christine, qui ajoute que cette mesure est souhaitable « pour éviter de donner des idées à certains esprits perturbés qui, seuls, n’auraient peut-être pas le déclic ».

De son côté, Loïc argue que lorsque de telles photos sont publiées, « les victimes, elles, passent au second plan » : « Donnez une fois le nom du ou des terroristes, histoire d’informer la populace tout de même, mais arrêtez d’en faire des tonnes sur ses amis, ses voisins, son emploi, sa femme. (…) Honorez plutôt les victimes que les bourreaux. »

Les habitants de Saint-Étienne-du-Rouvray ont déposé des fleurs et des bougies devant l'église où le père Jacques Hamel a trouvé la mort.
Les habitants de Saint-Étienne-du-Rouvray ont déposé des fleurs et des bougies devant l'église où le père Jacques Hamel a trouvé la mort. - Francois Mori/AP/SIPA

« Cela n’empêchera pas la radicalisation »

D’autres commentateurs ont en revanche marqué leur désaccord. Phil redoute par exemple que si les médias appliquent cette règle unanimement, les lecteurs finissent par penser qu’« on ne nous dit rien et on nous cache tout ». « Nous ne vivons ni en Turquie, ni en Russie », poursuit Loïc, en référence à la liberté de la presse discutable dans ces pays. Pour Sandrine, dévoiler l’identité des assaillants « permettra aux gens qui les ont aperçus ou côtoyés d’en dire un peu plus sur leurs fréquentations. »

Si d’autres lecteurs ne se disent pas contre l’idée, plusieurs estiment que cela ne changera rien, et que le problème est ailleurs. Dorian explique : « Cela n’empêchera pas la radicalisation, ce n’est pas ici qu’ils veulent leurs photos accrochées avec le slogan de ‘martyr’. La radicalisation se passe dans leurs têtes, ils veulent le paradis ».

Faut-il ne plus publier leur nom ?


En outre, il convient de faire la distinction entre le fait de ne plus dévoiler la photo des terroristes, et ne plus dévoiler leur identité du tout. Ainsi, si les pros anonymat étaient majoritaires parmi les commentaires sur Facebook, ils n’étaient plus que 41 % à approuver la non-publication complète de l’identité des terroristes sur un sondage publié sur notre site.

Les 59 % restant sont équitablement répartis entre ceux qui pensent que « la vérité et la transparence sont essentielles » et ceux estimant que « cela ne changera rien à leur volonté de nous attaquer ». Des réponses bien différentes pour un débat loin d’être clos.