Attentat de Nice: Le Fonds d'aide aux victimes pourra-t-il faire face?
INDEMNISATION•Selon RTL, le fonds aurait déjà dépensé la moitié de l'argent disponible en caisse après les attentats de 2015...C. A.
Cinq jours seulement après l’attentat de Nice, se pose déjà la question de l’indemnisation des victimes. Ce mardi, RTL révèle que le Fonds d’aide aux Victimes pourrait faire face à des difficultés de trésorerie.
Une situation financière en péril ?
Officiellement, le fonds indique n’avoir aucun problème. Mais selon la radio, ce fonds, qui disposerait de 1,3 milliard d’euros en caisse, en aurait déjà dépensé près de la moitié après les attentats qui ont frappé la France en 2015.
De plus, le 10 février, une mission a été confiée à deux organes d’enquête internes de l’administration : l’Inspection Générale des Finances à Bercy et l’Inspection Générale des Services du Ministère de la Justice car, comme l’indique la lettre de mission, « les indemnisations consécutives aux récents attentats du 13 Novembre pourraient fragiliser la situation financière du fonds ».
Du côté du gouvernement, on estime que les attentats de 2015 ont coûté près de 350 millions d’euros. Du côté des associations de victimes, les chiffres avancés sont près de deux fois plus importants, une fois qu’auront été indemnisés les parents-victimes qui étaient soutiens de famille du Bataclan.
Quels critères pour ouvrir les droits à une indémnisation ?
Un conseil d’administration du Fonds d’aide aux Victimes (le FGTI) va se réunir dans les prochains jours, poursuit la radio sur son site internet.
RTL indique alors que pour soulager le fonds, deux solutions seraient envisagées. Le déblocage d’une enveloppe exceptionnelle de l’Etat pour les victimes de Nice, ou l’augmentation de la cotisation à la signature d’un contrat d’assurance dommage Habitat ou Voiture. Cette cotisation, actuellement de 4,30 euros par contrat, pourrait grimper jusqu’à 6,30 euros, comme le permet la loi.
La radio s’interroge toutefois sur les capacités du fonds, alors que 30.000 personnes étaient présentes jeudi soir sur la Promenade des Anglais. Quels critères seraient alors mis en place pour justifier une prise en charge, s’interroge RTL.
« L’Etat sera aux côtés des victimes » assure Touraine
Invitée de RTL ce mardi matin, Marisol Touraine s’est montrée claire. « Toutes les personnes qui ont besoin d’être indemnisées, seront indemnisées », a martelé la ministre de la Santé. « Évidemment, l’État sera aux côtés des victimes, de toutes les victimes. Le fonds recevra les financements nécessaires pour indemniser les victimes qui seront identifiées. Il n’y aura pas de manque de ressources ».
« Par ailleurs, pour ce qui est de la prise en charge des soins des personnes qui ont été hospitalisées et qui le sont encore, et qui auront besoin d’être soignées dans la durée, j’ai annoncé que ces soins seront pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale, y compris lorsqu’il y aura des dépassements d’honoraires, a répété Marisol Touraine. À 100 %, pour que les blessés, les victimes ne se retrouvent pas en plus confrontées à des inquiétudes financières (…) L’État sera au rendez-vous ».