Attentat de Nice: Sur la Promenade des Anglais, la vie reprend (un peu) ses droits
REPORTAGE•Deux jours après l’attentat, la vie reprend son cours sur le célèbre boulevard qui longe la mer Méditerranée…
Fabien Binacchi
De notre correspondant à Nice
Sanchia marche sur la promenade des Anglais, quelques fleurs à la main. Un peu hagarde. Cette Suédoise, en vacances à Nice depuis quelques jours, cherche « l’endroit où elle a vu des gens tomber devant le Negresco, pour pouvoir les y déposer ».
Fermé depuis l’attentat terroriste qui a fait au moins 84 morts et plus de 200 blessés, le soir du 14 juillet, l’axe a été finalement rouvert ce samedi.
« On y était. On a tout vu, souffle la touriste. Au début, nous ne voulions plus ressortir de notre appartement. Mais, nous avons mis la peur de côté et nous sommes là. La ville est belle, elle a beaucoup de vie à donner. »
« Et peut-être encore plus, après ça, il faut apprécier la vie, affirme Sanchia. Pour honorer tous ceux qui sont partis, ceux qui sont partis en essayant de stopper cette folie, en sautant sur le camion. On doit se rappeler du bien. Il est toujours plus fort que le mal. »
« Continuer à vivre normalement »
Tino et Marie-Catherine, 62 ans tous les deux, arpentent eux aussi la Prom' en attendant leur vol, programmé dans la soirée, pour repartir vers Drancy (Seine-Saint-Denis). « On a eu un moment de recueillement forcément. Mais il faut continuer à vivre normalement », lâchent-ils en chœur.
Les automobilistes eux aussi ont retrouvé la Promenade des Anglais, ce samedi. La totalité du parcours, dans le sens Est-Ouest, a été rouvert peu avant 14 h. La chaussée Sud, elle, toujours parsemée de fleurs et de bougies, le sera lundi après une cérémonie en hommage aux victimes de l’attentat, prévue dès 11h45, autour du Monument du centenaire, indique la mairie.
« Daesh ne doit pas nous empêcher de vivre »
En contrebas, sur les galets, Michaël est allongé sur une serviette. Venu avec femme et enfants, le Niçois regarde fixement la mer. « J’ai l’impression que son bleu est encore plus intense que d’habitude. Ou alors, c’est peut-être que je n’avais jamais pris le temps de le remarquer avant ».
La petite famille n’était pas ressortie de son appartement du Vieux-Nice, depuis l’attentat. « Mais ce matin, on s’est dit qu’il fallait faire comme d’habitude. Que ni Daesh, ni quoi que ce soit d’autre ne devait nous empêcher de vivre. »
