JUSTICEAttentat de Nice: Les trois zones d’ombre que l'enquête doit éclaircir

Attentat de Nice: Les trois zones d’ombre que les enquêteurs doivent encore éclaircir

JUSTICEAu lendemain de l’attentat ayant causé la mort d'au moins 84 personnes sur la promenade des Anglais, les enquêteurs ne disposent pour l’instant que de « peu d’éléments »…
Nice (Alpes-Maritimes), le 15 juillet 2016. L'interphone de l'appartement de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, auteur de l'attaque au camion sur la promenade des Anglais (le nom a été mal orthographié).
Nice (Alpes-Maritimes), le 15 juillet 2016. L'interphone de l'appartement de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, auteur de l'attaque au camion sur la promenade des Anglais (le nom a été mal orthographié). - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
Vincent Vanthighem

Vincent Vanthighem

L’histoire est un éternel recommencement pour les magistrats antiterroristes. Après Charlie Hebdo, après le Bataclan, après Magnanville, ils doivent de nouveau plonger dans l’idéologie torturée d’un homme avec une question essentielle : le tueur de Nice a-t-il agi seul ou bénéficiait-il de complicités ?

Lors de sa conférence de presse, François Molins, le procureur de Paris, a bien précisé que ses hommes n’en étaient encore qu’aux « balbutiements » de l’enquête sur l’attentat ayant causé la mort d’au moins 84 personnes, jeudi soir, sur la promenade des Anglais. 20 Minutes a listé les trois zones d’ombre qu’il leur reste à éclaircir…

  • Mohamed Lahouaiej Bouhlel a-t-il agi pour un motif terroriste ?

François Hollande a été le premier à parler du « caractère terroriste » de l’attaque perpétrée à Nice. François Molins, le procureur de la République de Paris, lui a emboîté le pas, ce vendredi, évoquant « la barbarie terroriste » et « l’attentat ». Pour autant, le magistrat l’a reconnu : « Nous ne disposons encore que de peu d’éléments. » Et surtout pas de revendication qui permettrait de savoir précisément si le Tunisien de 31 ans a agi au nom d’une idéologie terroriste, comme celle revendiquée par Daesh.

Les enquêteurs s’attachent pour cela à faire parler le téléphone portable retrouvé dans le camion meurtrier et l’ordinateur découvert au domicile de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, lors de la perquisition menée ce vendredi. Condamné en mars pour des faits de « violence », l’homme était « inconnu des services de renseignement » et ne faisait l’objet d’aucune fiche S pour des faits de radicalisation.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

  • A-t-il bénéficié de l’appui d’un ou plusieurs complices ?

Chargé de la lutte antiterroriste, François Molins a bien rappelé que l’enquête n’en était qu’à ses « balbutiements ». En tout état de cause, il n’a même pas évoqué l’appui possible de complices, en soutien de Mohamed Lahouaiej Bouhlel et a refusé de répondre aux questions des journalistes.

Mais un témoignage recueilli par 20 Minutes interroge vraiment sur la présence d’éventuels complices. Une Niçoise dont le logement est situé à côté de l’endroit où le camion était garé nous a assuré qu’elle et ses enfants avaient aperçu deux hommes différents autour du véhicule avant qu’il n’accomplisse sa tragique destinée. D’après elle, un premier homme a garé le camion et est parti à vélo. Ensuite, un second individu aurait pris le volant au moment du feu d’artifice. François Molins a affirmé qu’un vélo avait été découvert dans la remorque du camion, ce qui ajoute encore à la confusion. Ces informations sont donc à prendre avec prudence.

  • Que s’est-il passé entre 21 h 34 et 22 h 30 exactement ?

D’après les images captées par les caméras de vidéosurveillance, Mohamed Lahouaiej Bouhlel a récupéré le camion dans le quartier Auriol de Nice à 21 h 34. Il a ensuite réapparu à 22 h 30 dans le quartier Magnan d’où il est parti commettre ses méfaits. Que s’est-il passé durant les 56 minutes qui séparent les deux faits ? Les quartiers Auriol et Magnan ne sont distants que de quelques centaines de mètres.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Le camion a forcément dû se garer quelque part. Sans doute pour permettre au tueur de laisser la foule se regrouper à l’occasion du feu d’artifice avant d’agir. Aucune information n’a filtré sur ce point, mais les enquêteurs sont à la recherche de témoignages de riverains sur ce sujet.