SECURITEDes gendarmes du GIGN s'en prennent à leur chef dans une lettre anonyme

Attentats de novembre: «Aucun élément» sur un «dysfonctionnement», selon la gendarmerie

SECURITEDans une lettre anonyme, des gendarmes du GIGN reprochaient à leur chef de ne pas avoir engagé ses hommes au Bataclan lors des attentats du 13 novembre...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) a affirmé ce mercredi qu'« aucun élément ne vient accréditer un éventuel dysfonctionnement » dans l’emploi du GIGN le 13 novembre, après une lettre anonyme de gendarmes accusant leur chef de ne pas les avoir engagés au Bataclan.

« Les écrits anonymes sont un procédé condamnable et n’honorent pas leur(s) auteur(s) », a affirmé la gendarmerie dans un communiqué. Le directeur général de la gendarmerie Denis Favier - figure historique du GIGN qu’il a commandée deux fois - « tient à réaffirmer toute sa confiance » au chef des gendarmes d’élite, le colonel Hubert Bonneau.

Une lettre signée « l’esprit de l’inter »

Des gendarmes d’élite du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) s’en sont pris vivement au colonel Hubert Bonneau dans une lettre anonyme.

Cette lettre de trois pages adressée au patron de la gendarmerie nationale Denis Favier, révélée par Le Canard enchaîné, est seulement signée « l’esprit de l’inter », au nom de membres de la Force intervention, qui regroupe une centaine de militaires.

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« Un mauvais chef »

Il est impossible de savoir combien d’entre eux adhèrent aux propos virulents de ce courrier, mais selon les différents gendarmes du GIGN interrogés par l’Agence France Presse sous couvert d’anonymat, elle émane d’une poignée de mécontents tandis que de nombreux membres de la force d’élite n’y ont pas été associés.

« Voilà maintenant deux ans que nous subissons le commandement injuste et peu légitime du colonel Bonneau », « un mauvais chef », « qui fait de son mieux pour minimiser la Force intervention », écrivent les initiateurs de la lettre. Lui reprochant de ne pas être issu comme eux de « l’inter », ou « intervention », coeur de métier du GIGN, ils estiment qu’il « ne comprend rien aux missions d’intervention », « est peu courageux et perd ses moyens dans l’action ».

« 40 opérationnels prêts à mener un assaut, prêts à faire cesser la tuerie »

En cause, notamment, selon ces militaires anonymes - les syndicats ne sont pas autorisés dans la gendarmerie -, la soirée du 13 novembre. Au début des attentats, un groupe du GIGN s’est pré-positionné, à la demande des autorités, à la caserne des Célestins, dans le centre de Paris, pour intervenir en cas de nouvelles attaques.

« Alors que nous étions 40 opérationnels (…) prêts à mener un assaut, prêts à faire cesser la tuerie », le colonel Bonneau « attendait sagement d’être appelé » et « se cachait derrière une histoire de compétence territoriale », accusent-ils, se disant « scandalisés et traumatisés par cet événement ».

L’assaut au Bataclan contre les djihadistes a été mené par les unités d’élite de la police. La commission d’enquête parlementaire sur les attentats qui vient de rendre ses conclusions a conclu qu’il n’était « pas nécessaire » de solliciter le GIGN, estimant que la BRI et le Raid étaient mobilisés en nombre suffisant à la salle de spectacles. La direction générale de la gendarmerie nationale n’a pas réagi dans l’immédiat.