BIEN-ETREPour près de la moitié des Français, oui, c'était mieux avant

Près de la moitié des Français s'estiment moins bien lotis que leurs parents

BIEN-ETRELe sentiment nostalgique est en constante hausse depuis 2004, selon le service statistique des ministères sociaux...
Clémence Apetogbor

Clémence Apetogbor

«C’était mieux avant. » Pour près de la moitié des Français, leur situation est moins bonne que celle de leurs parents, selon une étude de la Drees.

Ce sentiment, en constante hausse depuis 2004, est ressenti plus particulièrement par les chômeurs et les précaires.

Déclassement

En 2014, 46 % des Français considéraient que leur situation générale était moins bonne que celle de leurs parents au même âge. En 2004, ils n’étaient que 36 % à partager ce sentiment, indique ce lundi le service statistique des ministères sociaux dans un baromètre d’opinion réalisé depuis 2000 auprès d’un échantillon de 3 000 personnes âgées de 18 ans ou plus.

Un quart des personnes interrogées voyaient leur situation comme identique et seuls 29 % la jugeaient meilleure, une proportion en forte baisse par rapport à 2004, où ils étaient 42 % à partager cette opinion.

En termes de niveau de vie, environ quatre Français sur dix (39 %) s’estimaient financièrement déclassés par rapport à leurs parents, 26 % trouvaient leur niveau de vie égal et 35 % l’estimaient meilleur.

Ce sentiment de déclassement par rapport aux générations précédentes varie notamment selon l’âge et la situation professionnelle des sondés, explique la Drees. Il est ainsi plus prononcé chez les chômeurs (67 %) et moins chez les retraités et les étudiants (35 % ex aequo).

Un sentiment favorisé par la précarité de l’emploi

« Pour les personnes présentes sur le marché du travail, la précarité de l’emploi occupé semble favoriser le sentiment de déclassement intergénérationnel : les personnes employées à temps plein sont 48 % à le ressentir, contre 55 % pour les travailleurs à temps partiel et 61 % pour les intermittents », note-t-elle.

Les plus âgés (60 ans ou plus) ont par ailleurs une bien meilleure opinion de leur situation, puisque seuls 36 % d’entre eux jugent qu’elle s’est détériorée par rapport à celle de leurs parents. En revanche, plus de la moitié des personnes de 25 à 59 ans estiment que leur situation s’est dégradée.

En outre, ce sont les femmes (50 % contre 44 % des hommes) et les parents isolés (60 % contre 45 % de personnes en couple) qui s’estiment les plus déclassés par rapport à leurs parents.

Enfin, lorsqu’ils sont interrogés sur leur avenir, les Français qui ressentent un déclassement intergénérationnel sont les plus pessimistes. Ainsi, près d’un sur deux pense qu’il peut basculer dans la pauvreté dans les prochaines années, contre un quart de ceux qui jugent leur situation identique ou meilleure que celle de leurs parents.