Les grèves à la SNCF ont coûté plus de 300 millions d'euros depuis mars
FACTURE•Et la facture pourrait encore grimper...20 Minutes avec AFP
La note est salée. La SNCF a estimé mercredi que sa perte de chiffre d’affaires liée aux grèves de cheminots s’élevait à 310 millions d’euros depuis mars.
Ces chiffres provisoires, arrêtés au 15 juin, ne prennent toutefois pas encore en compte certains frais.
Pertes de revenus et pénalités
La compagnie ferroviaire, qui a recensé « 23 jours de grèves du 9 mars au 15 juin », évalue leur « impact sur le chiffre d’affaires à 250 millions d’euros pour SNCF Mobilités et 60 millions pour SNCF Réseau », selon un document diffusé par le groupe.
Pour la branche Réseau, la perte de 60 millions d’euros correspond aux péages non perçus faute de circulation des trains pendant les grèves.
Pour la branche Mobilités, qui exploite les trains de voyageurs et de marchandises, le coût des grèves inclut en fait environ 190 millions d’euros de perte de revenus, auxquels s’ajoutent « de l’ordre de 20 millions de pénalités » dues aux régions, et des remboursements d’abonnements aux usagers, a détaillé le président de la SNCF, Guillaume Pepy, devant des journalistes.
Une somme qui pourrait s’alourdir
Cette somme pourrait s’alourdir de « quelques dizaines de millions dans les mois à venir », lorsque le montant définitif des pénalités sera connu et que la SNCF aura traité des réclamations de clients - 20.000 demandes ont déjà été reçues - par exemple pour la prise en charge de nuits d’hôtels, a-t-il expliqué.
Le groupe redoute en outre un « effet halo » avec la fuite de certains « clients qui juge que le ferroviaire n’est pas assez fiable », en particulier dans le fret, a-t-il ajouté.
La SNCF avait affirmé début juin que la grève des cheminots lui coûtait « plus de 20 millions d’euros par jour ». Sa nouvelle estimation est inférieure à 15 millions.
Les 310 millions d’euros perdus depuis mars restent cependant comparables aux 377 millions d’euros de bénéfice net dégagé en 2015 par l’entreprise publique, hors dépréciations massives d’actifs pour plus de 12 milliards d’euros.