Crue de la Seine: pourquoi les estimations ont été revues à la hausse
COMPAS DANS L'OEIL•Jeudi, les autorités affirmaient que la Seine ne dépasserait pas les 6 mètres avant de réévaluer à la hausse leurs estimations…C.P.
La Seine devait atteindre son niveau maximum ce vendredi à midi, ce sera finalement à minuit. Elle ne devait pas dépasser 5,90 mètres à Paris, elle est déjà à 6,05 mètres au niveau de la gare d’Austerlitz et selon Ségolène Royal, le pic de crue, prévu cette nuit, pourrait s’établir entre 6,10 et 6,40 mètres. Comment expliquer de tels décalages dans les estimations alors même que le sujet est particulièrement sensible et qu’à quelques centimètres près, les plans déployés varient du tout au tout ?
« Les estimations ont été revues à la hausse à la suite d’un recalage des stations de mesures automatiques déréglées par les déchets », a indiqué ce vendredi la ministre de l’Ecologie. Les courants ont en effet dragué troncs d’arbre, poubelles, mobilier de jardin… dans la Seine. Jeudi soir, les analystes chargés de la modélisation se sont inquiétés des relevés et une évaluation manuelle a été ordonnée pour calculer le niveau réel de la Seine.
L’apport des petits affluents
Autre difficulté à prendre en compte : l’évolution des petits cours d’eau dont l’influence a été primordiale dans cet épisode de crue. 22 000 capteurs sont installés sur les fleuves et rivières partout en France. Mais lors de cet épisode dépressif, « les apports de petits affluents – tels que l’Yvette, l’Orge ou le Morin – ont été particulièrement importants », indique Marc Mortureux, directeur général de la prévention des risques au ministère de l’Ecologie. Moins surveillés, ils ont surpris les analystes.
La météo complexifie également les prévisions. Après une journée d’accalmie, la pluie devrait tomber tout le week-end. Rien à voir cependant avec les jours précédents : les précipitations ne devraient pas excéder 20 mm dans un large quart nord-est. « Les pluies ralentissent la décrue des affluents et donc de la Seine », a indiqué Ségolène Royal, rappelant que les prévisions n’étaient pas « une science exacte ».