Bac: Un père et son fils passent l'examen ensemble cette année
PORTRAIT•A Lyon, Grégory, 16 ans, et Jean, 41 ans, espèrent décrocher le fameux sésame tous les deux cette année…Delphine Bancaud
Ils ont 25 ans d’écart, mais le même défi à remporter cette année : décrocher le bac. Grégory Tulowa, 16 ans, et son père Jean, 41 ans, sentent la pression monter. D’autant que le premier a déjà passé ses options et le second son épreuve d’espagnol. Alors à la maison, on parle beaucoup du bac, même pendant les repas. « C’est mon père qui stresse le plus. Mais je lui répète que ça va bien se passer pour nous deux », raconte Grégory, qui prépare un bac L alors que Jean vise un bac pro commerce. Une situation qui ne laisse pas leur entourage indifférent : « ça touche les gens de savoir qu’on passe le bac en même temps », commente Jean.
Chacun sa méthode pour réviser
Entre père et fils, pas de concurrence, mais une saine émulation : « Le fait de voir mon père travailler, c’est une source de motivation supplémentaire », estime Grégory. « Je ne fais pas un concours avec mon fils. Il vise la mention au bac, moi je serai déjà très heureux si je le décroche », insiste aussi Jean.
Pour réviser, chacun a sa méthode : « mon père fait beaucoup de fiches, moi j’apprends mieux en lisant plusieurs fois mon cours », raconte Grégory. Si chacun révise dans sa chambre, les deux candidats prévoient aussi des sessions de travail côte à côte ou face à face. Et l’élève de 16 ans, n’hésite jamais à donner un petit coup de main à son père, d’origine mauricienne et qui a repris ses études cette année : « Il m’aide à comprendre certains points et à réviser les langues et les maths. On dirait parfois un prof et son élève », commente ce père admiratif, qui entraîne de son côté son fils aux oraux.
« Ce serait génial que nous soyons reçus tous les deux »
Une complicité dont se félicite Sylvie, la mère de Grégory et la femme de Jean : « mon mari a beaucoup hésité à préparer le bac à 41 ans, mais le fait que mon fils le passe cette année aussi a été un moteur pour lui. Il s’y consacre corps et âme », explique-t-elle.
Dans cette maison si studieuse, Sylvie fait son possible pour décharger ses deux hommes de certaines tâches domestiques : « c’est mon mari qui cuisine, mais je fais tout pour lui laisser le plus de temps libre possible. Et je me fais très discrète dans la maison », raconte-t-elle.
Alors bien sûr, toute la famille se projette dans l’avenir, le jour des résultats du bac : « ce serait génial que nous soyons reçus tous les deux, mais si je ne l’ai pas cette année, ce ne sera pas grave », confie Jean. « Si mon père échouait, cela gâcherait mon plaisir. Je suis tellement admiratif de sa démarche de reprise d’études », ajoute Gregory. « Si mon mari ratait, mon fils serait le plus triste des deux », confirme Sylvie.
Mais si le père et le fils décrochent le fameux sésame, tout le monde s’accorde sur la grande fête familiale qui sera organisée. Après leurs routes se sépareront à nouveau, car Grégory prévoit d’aller en classe prépa et Jean souhaite monter son entreprise dans l’événementiel. « Il nous restera nos souvenirs de cette belle aventure commune », conclue Grégory.