VIDEO. Chemise arrachée: Cinq syndicalistes d’Air France comparaissent pour «violences en réunion»
JUSTICE•Ces adhérents de la CGT doivent répondre de « violences en réunion » devant le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis)…Vincent Vanthighem
Le bruit de la rue franchira-t-il les portes du palais de justice de Bobigny (Seine-Saint-Denis) ? Celui des raffineries en proie à des blocages depuis lundi. Celui, surtout, des adhérents de la CGT d’Air France qui entendent venir soutenir leurs collègues jusque devant la salle d’audience. A l’intérieur, cinq d’entre eux doivent comparaître, ce vendredi, pour « violences en réunion ».
Ils sont accusés d’avoir molesté et arraché la chemise blanche de Xavier Broseta, le directeur des ressources humaines de la compagnie aérienne. Escaladant un grillage torse nu, celui-ci avait fait la une des médias du monde entier, le 5 octobre 2015, lors d’un comité d’entreprise explosif qui avait dégénéré. En parallèle, onze autres salariés doivent également être jugés pour « dégradations ».
800 personnes attendues pour soutenir les salariés
« Nos camarades ne seront pas tous seuls à Bobigny », annonce déjà Mehdi Kemoune, secrétaire général adjoint de la CGT Air France. Rassemblement, conférence, débats et concert de soutien : les forces de l’ordre s’attendent à la venue d’environ 800 personnes à l’occasion de ce procès. Un « gros dispositif » policier devrait être mis en place pour interdire l’accès au parvis du palais de justice aux manifestants.
Une semaine après avoir engagé un bras de fer avec le gouvernement sur la loi Travail, la CGT entend faire de ce procès un nouveau symbole de la lutte en cours. « On retient l’épisode de la chemise arrachée mais le management d’Air France est tout aussi violent », assure Mehdi Kemoune.
Licenciés, les salariés ont « retrouvé du boulot » grâce à la CGT
Sur le fond de l’affaire, les cinq salariés accusés de « violences en réunion » comptent aussi se défendre bec et ongles. « Aucune vidéo ne montre que ce sont eux qui ont molesté le DRH, poursuit le secrétaire général adjoint de la centrale syndicale. Ils ont été choisis totalement au hasard ! » Contacté par 20 Minutes, Dominique Mondoloni, l’avocat d’Air France, a indiqué qu’il ne souhaitait pas s’exprimer avant l’audience.
Toujours très « choqués » selon leurs collègues, les cinq salariés concernés vivent, depuis le mois d’octobre « retranchés chez eux » et « ne comprennent toujours pas ce qui leur est arrivé ». Quatre d’entre eux ont été licenciés par Air France. Mais la CGT assure leur avoir « retrouvé du boulot ». Ils encourent une peine de trois ans de prison et 45.000 euros d’amende. Le jugement sera mis en délibéré.