SOCIETEJean-Paul Huchon ne dirigera pas le «CSA du rail»

Face au risque de conflit d'intérêt, Jean-Paul Huchon ne dirigera pas le «CSA du rail»

SOCIETEMatignon estime que la nomination de Jean-Paul Huchon court de sérieux risques d’annulation...
Clémence Apetogbor

Clémence Apetogbor

L’ancien président de la région Ile-de-France ne sera pas nommé à la tête de l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer), a appris ce jeudi France 2 auprès de Matignon.

Jean-Paul Huchon devait prendre la présidence de l’Arafer, chargée de surveiller la bonne utilisation du réseau ferré par la SNCF, à partir de juillet, moyennant une rémunération annuelle 148.000 euros.

Problème, Matignon estime que la nomination de Jean-Paul Huchon court de sérieux risques d’annulation. Ce dernier, membre du conseil de surveillance de la SNCF jusqu’à très récemment et ancien président du Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif), n’aurait pas pu prendre de décision concernant ces deux entreprises sans courir un risque de « conflit d’intérêts sous-jacent », explique France 2.

A la tête d’une mission sur le tourisme

« Ces éléments sont de nature à rendre en droit hautement fragile une nomination de Jean-Paul Huchon à la présidence de l’Arafer », a ainsi souligné Matignon.

Début mai dans Le Parisien, Jean-Paul Huchon s’était justifié après la polémique suscitée par le montant de sa probable rémunération et face aux accusations de recasage. « C’est un poste un peu technique. Mais pas nul : je serai un peu le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) du rail. » « J’ai bien été le président du Stif, et les trains, je connais. Eh oui, je peux encore servir ! » avait-il argué.

Toutefois, l’ancien président PS de la région s’est vu confier par Matignon en janvier une mission sur le tourisme. Elle concerne « la relance de la destination France », après les attentats de janvier et de novembre et doit durer six mois. « Jean-Paul Huchon est légitime pour conduire cette mission », argumente Matignon.

« Il a été président de la région Ile-de-France pendant dix-sept ans ; c’est la première destination touristique mondiale et la plus impactée par les attentats. La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, et la maire de Paris, Anne Hidalgo, ont également soutenu cette démarche. » Cette mission est, elle, rémunérée… 3.500 euros par mois.