Procès de «Catwoman»: Laurence Vulsin face à ses mensonges
JUSTICE•Accusée de tentative d'assassinat sur son époux, la mère de famille, surnommée « Catwoman » par la presse, a été contrainte de reconnaître plusieurs de ses mensonges concernant sa vie privée à la barre, ce mardi…Florence Floux
Elle a perdu 60 kg et aussi un peu de sa superbe. Ce mardi matin, c’est une femme frêle, au visage un peu « refait » et sobrement vêtue qui s’est avancée à la barre, aux assises de Créteil (Val-de-Marne). Laurence Vulsin dite « Catwoman », accusée de tentative d’assassinat sur son mari et jugée avec deux complices présumés, a été confrontée un peu sèchement, à la réalité de ses mensonges. Les débats sur sa personnalité ont démontré bien plus que des approximations de sa part au cours de l’instruction.
Tout d’abord, le bac, qu’elle indique « avoir passé » et qu’elle n’a en fait jamais obtenu. « J’ai passé l’épreuve », se défend-elle. Ensuite, ses années de droit à l’université d’Assas… qui s’avèrent une première année de capacité en droit qu’elle aurait redoublée. Ses études à l’Efap, l’Ecole française d’attachés de presse, ne dureront que 8 mois en tout et pour tout.
Le cancer n’était pas revenu
A la barre, la mère de famille a du mal à reconnaître son absence de diplôme. Il faut toute la persévérance du président Safar pour percer son secret à jour. Mais ce n’est encore rien par rapport à ce que Laurence Vulsin va révéler sur sa santé un peu plus tard au cours de la matinée.
Interrogée sur une tumeur cancéreuse qu’on lui aurait ôtée en 2001, la mère de famille de 49 ans confirme qu’on a bien découvert une grosseur maligne. En revanche, lorsqu’elle raconte au fil des années à son mari et à sa famille que son cancer est revenu, elle ne dit plus la vérité. « J’ai fait croire à mon mari que j’étais opérée pour des tumeurs alors que c’était de la chirurgie esthétique », indique-t-elle.
« J’ai menti parce que je n’étais pas bien »
Il en va ainsi de l’ablation mammaire qu’elle subit en 2010 pour se faire ensuite poser des prothèses. « J’ai menti parce que je n’étais pas bien. J’avais peur que mon mari me quitte », confie Laurence Vulsin, qui tente de se justifier en indiquant qu’à l’époque, son mari s’offrait les services de « prostituées aux gros seins ».
Restée très longtemps à la barre, l’accusée est mise à mal par le président et l’avocate générale Christine Laï s’essaie à la maxime : « Quand on ment, on essaie de tenir ses mensonges jusqu’au moment où on dit la vérité. » Ce moment est-il arrivé pour Laurence Vulsin ?