REPORTAGEPour les nouveaux venus de la manif, c'est «un trop-plein de frustrations»

Loi Travail: Pour les nouveaux venus de la manif, «on est arrivé à un trop-plein de frustrations»

REPORTAGELes révélations des « Panama Papers » et la médiatisation du phénomène #NuitDebout ont participé à mobiliser des manifestants qui, jusque-là, n’avaient jamais défilé…
Hélène Sergent

Hélène Sergent

Ils n’ont pas l’habitude de battre le pavé. Pourtant ce samedi 9 avril, un mois après la première journée de mobilisation organisée pour protester contre le projet de loi Travail, ces « apprentis manifestants » ont décidé de rejoindre les cortèges. 20 Minutes est allé à leur rencontre.

« Merci patron ! »

Rarement syndiqués, souvent salariés ou retraités, les manifestants ont décidé de se joindre aux participants de la première heure. Parmi eux, Laurence, et Odette, originaires de la région parisienne. Odette était déjà là le 9 mars et le 31 mars mais Laurence a décidé de sauter le pas ce samedi après midi : « Je voulais évidemment accompagner mon amie mais je suis aussi là par conviction. On a vu le film Merci Patron ! cette semaine toutes les deux, ça a renforcé mon sentiment de n’être qu’un pion, notamment pour ce gouvernement qui n’a pas su tenir ses promesses ».

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Comme elles, Murielle, qui travaille dans le social, fait référence au documentaire de François Ruffin : « Je l’ai vu hier, suivi d’un débat. Le fait que la manifestation se tienne un samedi a beaucoup joué, c’est plus facile pour moi de venir participer à la mobilisation. On n’a pas élu ce gouvernement pour ça, pour ce projet de loi qui vise à casser le code du travail. Nous, on a une fiche de poste et quand on ne la respecte pas, on nous vire. Ça devrait être pareil pour nos politiques ! ».

Les révélations des « Panama Papers »

Derrière les banderoles des étudiants de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), le slogan « de l’argent il y en a, dans les caisses du Panama ! », retenti. Sur les banderoles et dans les échanges entre les manifestants, les références aux révélations sur les fichiers du cabinet panaméen Mossack Fonseca sont omniprésentes. Pour Mélodie, 27 ans, chargée de communication pour une association, la nouvelle publiée par Le Monde, a motivé sa venue ce samedi : « Je n’ai pas pu venir aux précédentes manifestations, le choix du samedi a également été déterminant. Les « Panama Papers », la loi Travail, on est arrivé à un trop-plein de frustrations ».

Même chose pour son ami Charles, 26 ans, salarié dans l’industrie musicale : « C’est la première fois qu’on vient manifester contre la loi Travail, mais en réalité c’est un prétexte. On a jamais eu autant de mesures de droite pendant un quinquennat de gauche. On a le sentiment qu’il y a une complicité de classe et ça, c’est insupportable ».

Dans les cortèges, les enfants et les poussettes sont plus nombreuses que lors des précédentes manifestations. A 36 ans, Marianne, secrétaire de direction, a décidé d’amener son fils pour la première fois : « On en parle beaucoup à la maison entre nous, c’était important de venir pour lui expliquer, avec des mots simples, des notions comme celles du travail, du salaire, du collectif ».

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#NuitDebout

Morgane, architecte âgée de 25 ans, a elle aussi décidé de se lancer dans le grand bain de la mobilisation : « Je suis allée à plusieurs reprises cette semaine sur la place de la République pour #NuitDebout, j’ai senti qu’il y avait un vrai ras-le-bol partagé, on veut que ça change. Si j’ai décidé de venir, c’est aussi pour que le mouvement ne s’essouffle pas». Le lien entre le mouvement de République et les manifestants semble s’être renforcé. Distribution de tracts, dépôts de banderoles sur le parcours du cortège, les participants à #NuitDebout appelaient les participants à rejoindre le mouvement.

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Ce samedi soir, plusieurs personnalités devraient par ailleurs s’exprimer à la tribune dans le 10e arrondissement. Dont le réalisateur de Merci Patron !, le journaliste François Ruffin.