DISCRIMINATIONPour les prud'hommes, traiter un coiffeur de «PD» n'est pas homophobe

VIDEO. Traiter un coiffeur de «PD» n'est pas homophobe, selon les Prud'hommes

DISCRIMINATIONLes internautes n’ont pas tardé à réagir à l’arrêt des prud’hommes, que la ministre du Travail Myriam El Khomri a jugé « scandaleux »...
Clémence Apetogbor

Clémence Apetogbor

La décision du Conseil des prud’hommes de Paris scandalise et indigne. L’employé d’un salon de coiffure avait saisi l’institution en juillet 2015 après avoir été licencié abusivement du salon où il travaillait. Le jugement rendu au terme de son action judiciaire suscite de vives réactions.

Souffrant, le coiffeur s’était absenté une journée. Il avait alors reçu par erreur un SMS de sa responsable le concernant : « Je ne le garde pas. Je ne le sens pas ce mec. C’est un PD, ils font tous des coups de p… ». Dès le lendemain, la rupture de sa période d’essai lui était annoncée par sa responsable.

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Un licenciement au caractère abusif, mais pas homophobe

L’histoire ne s’arrête pas là pour l’employé lésé. Quelques mois après le lancement de son action auprès des prud’hommes, il a reçu le jugement de l’institution.

Le Conseil des prud’hommes de Paris n’a retenu que le caractère abusif du licenciement mais a jugé qu’il n’y avait pas de caractère homophobe, avec un argument contesté.

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« En se plaçant dans le contexte du milieu de la coiffure, le Conseil considère le terme PD employé par la manager ne peut être retenu comme propos homophobe, car il est reconnu que les salons de coiffure emploient régulièrement des personnes homosexuelles […] sans que cela ne pose de problèmes », écrit ainsi le Conseil des prud’hommes. Une partie du jugement a été publiée jeudi soir sur Twitter par Mathieu Brancourt, un journaliste de l’association Aides, en lutte contre le sida et les hépatites virales en France.

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Un arrêt « scandaleux » et « choquant » pour Myriam El Khomri

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La ministre du Travail Myriam El Khomri a jugé « scandaleux » et « choquant » l’arrêt des Prud’hommes ce vendredi.

« Je trouve cela profondément scandaleux (…), choquant », a déclaré la ministre interrogée à ce sujet sur RTL, tout en précisant ne pas connaître cet arrêt. « J’imagine que cette personne va faire appel » de cette décision, a-t-elle ajouté.

Selon Metronews, la victime, qui a saisi le Défenseur des droits dès le début de l’action en justice, a fait appel.