PORTRAIT«Panama papers»: Qui est Frédéric Chatillon, fidèle de Marine Le Pen?

VIDEO. «Panama papers»: Qui est l’homme d’affaires Frédéric Chatillon, fidèle de Marine Le Pen?

PORTRAITFrédéric Châtillon, ami de Marine Le Pen et fournisseur du FN, a utilisé une société offshore pour placer 300.000 euros à l’étranger…
Anne-Laëtitia Béraud

A.-L.B.

Son nom est revenu à la faveur d’une enquête du Monde sur les « Panana papers », ces documents relatant la dissimulation d’avoirs financiers dans des paradis fiscaux. Frédéric Chatillon, vieil ami de Marine Le Pen et fournisseur du Front national est, selon le quotidien, à l’origine d’un transfert de 300.000 euros de France vers Hong Kong en 2012. Qui est cet homme d’affaires sulfureux, mis en examen en janvier 2015 dans l’enquête sur le financement des campagnes 2012 du FN ?

Activisme et coup de poing. Frédéric se fait tout d’abord connaître dans les années 1990, alors qu’il est chef de file du syndicat étudiant d’extrême droite Groupe union défense (GUD). C’est à cette époque qu’il fait la connaissance et devient l’ami de Marine Le Pen, alors étudiante à Panthéon-Assas. Les deux sont restés proches, comme le révèlent les récents clichés du blog intimiste de la frontiste carnetdesperance.fr. De ses années « gudardes », Frédéric a gardé de solides amitiés dans la mouvance radicale, notamment avec Philippe Péninque. Frédéric Chatillon joue d’ailleurs avec l’ancien avocat le rôle d’éminences grises auprès de Marine Le Pen, selon les journalistes Caroline Monnot et Abel Mestre dans Le Système Le Pen. Enquête sur les réseaux du Front national (Denoël, 2011).

Capture d'écran du site http://carnetsdesperances.fr/ , avec Frédéric Chatillon (à gauche) et Marine Le Pen (au centre)
Capture d'écran du site http://carnetsdesperances.fr/ , avec Frédéric Chatillon (à gauche) et Marine Le Pen (au centre)  - carnetsdesperances.fr/20 Minutes

Amitiés et affaires. C’est avec d’anciens « gudards » que Frédéric Chatillon a monté la société Riwal, qui travaille essentiellement pour le Front national. Cette entreprise est spécialisée dans la communication politique et le matériel de propagande électorale. Elle est dans le viseur des enquêteurs qui la soupçonnent d’avoir surfacturé des prestations lors de campagnes du FN. Frédéric Chatillon a été mis en examen en janvier 2015 pour financement illégal de parti politique, escroqueries lors des législatives et de la présidentielle de 2012, faux et usage de faux, abus de biens sociaux et blanchiment. La société Riwal a également été mise en examen en tant que personne morale.

Goût pour la Syrie et l’Italie. Les affaires de Frédéric Chatillon dépassent cependant le cadre national, et l’ont porté vers la Syrie et l’Italie. Dans le pays dirigé par le clan Al-Assad, que Frédéric Chatillon connaît bien, il apparaît notamment sur un cliché de 2006 aux côtés de l’ancien humoriste Dieudonné, et les adeptes du complot Alain Soral et Thierry Meyssan. A la fin des années 2000-début des années 2010, il y a fait des affaires, assurant des campagnes de promotion du pays, du régime et d’entreprises en France.

Capture écran du site riwalsyria.fr
Capture écran du site riwalsyria.fr  - riwalsyria.fr/20 Minutes

Avec l’Italie, où il s’est désormais installé, il a là encore noué des solides contacts avec des membres des droites dures et ex-fascistes. Il avait d’ailleurs préparé et accompagné Marine Le Pen en déplacement en 2011 à Vérone puis Rome.

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Un nom parmi les « Panama Papers ». Selon Le Monde, « en 2012, juste après l’élection présidentielle, Frédéric Chatillon s’organise (…) pour faire sortir 316 000 euros de Riwal et du territoire français ». S’ensuit un montage complexe, passant notamment par l’acquisition d’une société écran baptisée Time Dragon et basée à Hong Kong, dont la maison mère est domiciliée aux îles Vierges britanniques via la firme panaméenne Mossack Fonseca.

L’homme s’est défendu sur LCI en expliquant n’avoir entrepris « rien d’illégal » et argue de son « droit à investir et gagner de l’argent en Asie ». Il explique apparaître dans ces documents car il est « proche du FN ». Ces révélations auraient pour but, selon lui, de discréditer le parti d’extrême droite car l’on pourrait dire « du FN qu’ils ont des gens qui font des choses un petit peu rock’n’roll’». L’homme et Riwal ont cependant toujours les faveurs des cadres frontistes. Ce mercredi, le vice-président et le secrétaire général du parti, Louis Aliot et Nicolas Bay, ont tous deux indiqué que le FN pourrait continuer à travailler avec Frédéric Chatillon et sa société.

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