«Nègres américains favorables à l'esclavage»: Laurence Rossignol rétropédale mais peine à éteindre la polémique
POLITIQUE•La ministre des Droits des femmes a admis une «faute de langage» après ses propos polémique tenus mercredi matin sur RMC...C.P.
Une polémique difficile à éteindre. Ce mercredi, Internet et les réseaux sociaux se sont enflammé après les propos tenus par Laurence Rossignol. Interrogée sur RMC et BFM TV sur la vente par plusieurs marques et enseignes de distribution, de vêtements adaptés aux traditions musulmanes comme le « burkini » (maillot de bain intégral) ou le hijab (foulard islamique), la ministre du Droit des femmes a fait un parallèle entre les femmes qui choisissent de porter des vêtements islamiques et les « nègres américains qui étaient pour l’esclavage ».
Des propos qui ont aussitôt suscité de vives réactions sur la toile. Mercredi après-midi, Laurence Rossignol était ainsi en 5e position des « sujets tendances » (Trending topics) sur Twitter, de nombreux internautes accusant la ministre d’inciter au racisme.
« Non, décidément, le racisme anti-Noir n’est pas l’apanage des opposants au mariage pour tous, lorsqu’ils insultaient Christiane Taubira en la traitant de "guenon" ou de "Banania" », ont réagi Mehdi Thomas Allal, maître de conférence à Sciences Po, et Asif Arif, avocat, dans une tribune publiée par liberation.fr.
Une « faute de langage » sur l’emploi du mot « nègre »,
La ministre a reconnu un peu plus tard dans l’après-midi une « faute de langage » sur l’emploi du mot « nègre », en soulignant qu’elle n’employait jamais ce terme « sauf quand on évoque l’esclavage et les négriers ».
« J’ai employé le mot "nègre" dans le seul usage qu’on puisse en faire pour parler de l’esclavage en Amérique et des négriers. Mais je n’ai pas mesuré la perception la plus répandue. Et qu’on ne dit pas "nègre" même quand c’est autorisé à propos de l’esclavage. En dehors de cette faute de langage, je ne retire pas un mot de ce que j’ai dit » sur les lignes de vêtements, a déclaré Laurence Rossignol.
L’entourage de Laurence Rossignol a affirmé qu'« il n’y a pas de provocation de la part de la ministre, ni de volonté de choquer ». « Le mot nègre est un mot péjoratif qui ne s’emploie plus que pour évoquer l’esclavage, en référence à l’ouvrage abolitionniste "De l’esclavage des nègres" de Montesquieu », a-t-on ajouté de même source.
« C’est un mot que la ministre n’emploie en aucune autre circonstance que par rapport à cette référence. Elle a sous-estimé que la référence n’était peut-être pas évidente ».
Appels à la démission
Une excuse qui n’a pas suffi à convaincre les détracteurs, parmi lesquels la journaliste Audrey Pulvar :
aCertains internautes n’hésitaient pas mercredi à demander la démission de la ministre en marquant leur message #RossignolDemission.
Une pétition en ligne a également été lancée pour la ministre soit « sanctionnée » ; mercredi après-midi, plus de 2.500 personnes avaient signé ce texte appelant notamment « le Président de la République à prendre les mesures nécessaires contre cette ministre dont les propos font honte à la fonction ministérielle ».
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