Les belles histoires des doyens des Français
PORTRAITS•Robert Bourdon, l’homme le plus âgé de France est mort à 109 ans jeudi…Delphine Bancaud
Les doyens des Français fascinent aussi bien les médias que les scientifiques. La preuve encore lors de l’annonce de la mort ce vendredi de l’homme le plus âgé de France, Robert Bourdon, âgé de 109 ans. La Française la plus âgée, Eudoxie Baboul, a quant à elle, fêté le 30 septembre ses 114 ans. 20 minutes revient sur quelques doyens dont la vie a marqué les esprits.
Jeanne Calment, celle qui détient le record de longévité humaine
L’être humain ayant officiellement vécu le plus longtemps est la Française Jeanne Calment qui s’est éteinte le 4 août 1997 à Arles (Bouches-du-Rhône) à l’âge de 122 ans et 164 jours. Elle a aussi été la doyenne des Français plus de dix ans, de 1986 à 1997. Cette femme dynamique a épousé son cousin, commerçant aisé, ce qui lui a permis de ne jamais travailler. Elle était sportive et a pratiqué le tennis, le vélo, la natation et le patin à roulettes. Elle expliquait aussi devoir sa longévité à l’huile d’olive dont elle agrémentait ses plats, à son verre de porto hebdomadaire ainsi qu’au chocolat qu’elle dévorait chaque semaine. Mais plusieurs personnes de sa famille ont aussi vécu âgés. La vieille dame était encore vive d’esprit à 114 ans, elle racontait dans la vidéo ci-dessous sa rencontre avec Van Gogh.
Jeanne Calment a dû vivre une longue partie de sa vie seule, puisqu’elle a survécu 55 ans à son mari et que sa fille unique est morte à 36 ans. Très indépendante, elle n’a accepté d’entrer en maison de retraite qu’à l’âge de 110 ans. Une anecdote a fait beaucoup parlé d’elle : Jeanne Calment a vendu sa maison en viager à un notaire, qui est finalement mort avant elle. C’est la femme de ce dernier qui a fini de payer les traites. Au final la maison est revenue deux fois plus cher que ce qu’elle avait coûté à Jeanne Calment !
Maurice Floquet, l’homme français le plus âgé qui ait vécu
Il détient pour l’heure le record de longévité chez les hommes français. Maurice Floquet est mort en 2006 à Montauroux (Var), à 111 ans passés. Autre caractéristique : avant de mourir, c’était le cinquième dernier poilu de la Première Guerre. En 1915, il a été grièvement blessé deux fois. La première fois, il est opéré à même le sol et se fait extraire un caillot de sang de la gorge. La seconde fois, il est trépané deux fois après avoir été blessé par une grenade et subira plusieurs greffes. Il a perdu l’usage d’une oreille. Après une longue hospitalisation, il est envoyé dans une usine militaire à Sochaux pour travailler. Il rentre chez lui en 1919 et devient mécanicien.
Il a été de multiples fois décoré : il a ainsi été fait officier de laLégion d’honneur en 2005, il a reçu la Croix de guerre 1914-18 ainsi la médaille des blessés. L’un des secrets de sa longévité est qu’il pratiquait lors de ses vieux jours le vélo d’appartement. « Il avait la dignité tranquille de ceux qui ont connu le pire et n’ont pas gardé de haine », ont déclaré les membres de l’association « Ceux de Verdun » à sa disparition.
Marie Brudieux, découverte par un traqueur de doyens
Son histoire aurait pu rester inconnue du grand public, mais le hasard en a décider autrement. C’est un chasseur de doyens, Martin Miet, correspondant pour la France du GRG (Gerontology research group) qui a découvert Marie Brudieux, relate Europe1.fr. Il cherchait des informations sur une centenaire de 111 ans dans une maison de retraite de l’Essonne, lorsqu’il a appris l’existence de Marie Brudieux, alors âgée de 113 ans. Elle était aussi vice-doyenne européenne. Celle-ci est morte un an plus tard à Draveil (Essonne), à l’âge de 114 ans. Ancienne femme de chambre, elle a vécu chez elle, à Ris-Orangis, jusqu’à l’âge de 100 ans après être devenue veuve en 1994.Selon La Montagne, cette doyenne, originaire de Corrèze, a travaillé de nombreuses années au Printemps, à Paris, comme costumière.
Louis Le Bouëdec, le résistant mort à 109 ans
Il a vécu tous les dangers, mais n’a fermé les yeux qu’à 109 ans, le 21 août 2012 à Ploemeur (Morbihan).
Officier pyrotechnicien, il a fourni de précieux renseignements à la résistance. En octobre 1949, il est promu chevalier dans l’Ordre de la Légion d’honneur. « À la Libération, il a assuré de nombreuses missions pour neutraliser des engins dangereux », raconte le Télégramme. Il travaille pendant 46 ans, dont 24 en tant qu’officier ingénieur.
Eudoxie Baboul, l’actuelle doyenne des Français, une Guyanaise engagée
Elle a fêté le 30 septembre dernier ses 114 ans. A cette occasion, la ministre des Outre-Mer, George Pau-Langevin, lui a rendu hommage.
« La très respectable Eudoxie Baboul » était « à la fois agricultrice, couturière et famille d’accueil pour de nombreux enfants qui devaient résider à la ville pour pouvoir aller à l’école », a déclaré George Pau-Langevin qui salue « sa générosité, sa solidarité et son engagement exemplaire envers les autres ».
Pendant une grande partie de sa vie, Eudoxie Baboul a en effet accueilli des enfants leur offrant gîte et couvert du lundi au vendredi pour que, bien que vivant dans des hameaux éloignés, ils puissent suivre les cours à l’école du bourg de Sinnamary. La famille de la doyenne des Français compte six générations, avec notamment un arrière-arrière-arrière-petit-fils.