Le premier centre de déradicalisation, pas encore choisi et déjà au cœur d’une polémique
DJIHADISME•Pour ne pas braquer élus et population locale, le préfet Pierre N’Gahane, a démenti le choix définitif de la commune chargée d’accueillir le premier centre de dé radicalisation…H.S. avec AFP
Le sujet est visiblement délicat pour les autorités.Annoncée en novembre 2015 par le Premier ministre Manuel Valls, l’ouverture du premier centre de dé radicalisation, géré par l’Etat, suscite, déjà, des interrogations. Ce jeudi matin, plusieurs médias ont assuré que le lieu du futur centre avait été arrêté, citant notamment le préfet et secrétaire général du Comité interministériel de la prévention de la délinquance (CIPD), Pierre N’Gahane.
Ne pas braquer les élus locaux ou la population
Dans un premier temps, iTélé et la Nouvelle République ont évoqué la commune de Beaumont-en-Véron près de Chinon, en Indre-et-Loire, comme lieu final de ce projet expérimental. Une affirmation qu’a tenue à relativiser cet après-midi Pierre N’Gahane auprès de l’AFP : « La démarche est loin d’être aboutie (…) les médias, en relayant ce genre d’information, ne font que braquer autorités locales et populations ».
Confirmant une partie des informations publiées par la chaîne d’information en continu, comme la taille de la structure, le profil des jeunes pris en charge et la typologie de la prise en charge, le secrétaire général du CIPD a toutefois tenu à clarifier certains points : « Il y a des délais d’instruction de dossier, des procédures administratives, tout un cadre réglementaire » qui n’ont pas encore été respectés.
Joints par 20Minutes, la préfecture d’Indre-et-Loire et le maire (LR) de Chinon, Jean-Luc Dupont ont précisé qu’une réunion se tiendra vendredi 11 mars à 10h au siège de la Préfecture, avec les élus locaux, pour présenter le projet « de transformation du centre éducatif de Pontourny – géré par la Ville de Paris – en centre de prévention de la radicalisation, d’insertion et de citoyenneté ».
Le site de Pontourny, qui accueille depuis plusieurs années des mineurs isolés étrangers pourrait donc, à compter de cet été, héberger « une trentaine de candidats âgés de 18 à 30 ans », qui « pourront rester 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 s’ils le souhaitent », seront accueillis et encadrés par « 25, 27 personnes », a précisé le préfet.