TERRORISMEAttentats de Paris: Plainte belge pour violation du secret de l'instruction

Attentats de Paris: Le parquet belge porte plainte pour violation du secret de l'instruction

TERRORISMELa presse avait évoqué il y a une semaine des dysfonctionnements au sein de la police judiciaire de Bruxelles...
Hakima Bounemoura

H. B.

Après la publication de plusieurs articles de presse évoquant des dysfonctionnements au sein de la police judiciaire belge concernant les attentats de Paris, le parquet de Bruxelles a ouvert une enquête contre X pour violation du secret professionnel.

La presse belge s’était fondée sur le témoignage d’une policière, qui affirme avoir transmis à ses supérieurs dès juillet 2014 des informations sur la radicalisation et les projets d’attentats des frères Salah et Brahim Abdeslam, qui ont participé 16 mois plus tard aux attaques de Paris.

Après les attentats qui ont fait 130 morts le 13 novembre 2015, la policière avait recontacté sa hiérarchie, estimant que ses avertissements n’avaient pas suffisamment été pris au sérieux. Selon les journaux, la policière avait pour informateur un proche ou un voisin des frères Abdeslam domicilié dans la commune bruxelloise de Molenbeek.

Le recours à des indicateurs « fait intégralement partie du secret de l’instruction »

« Dans ces articles, il est notamment question d’informations qui auraient été reçues à propos de personnes impliquées dans les attentats de Paris au moyen de méthodes particulières de recherche telles que le recours à des indicateurs », écrit ce mercredi dans un communiqué le parquet de Bruxelles.

Or, le recours éventuel à des indicateurs « fait intégralement partie du secret de l’instruction » et y faire référence « est susceptible de constituer un danger grave pour les personnes éventuellement impliquées et représente une violation manifeste du secret de l’instruction », ajoute le parquet.

Des « manquements et des faiblesses » pointés par la police des polices

Le Comité P, la « police des polices » belge, qui a entendu ces derniers jours cette policière et son indicateur, doit rendre d’ici à la mi-avril un rapport sur d’éventuelles failles des services de police et de renseignement belges dans les mois précédent les attentats, en partie préparés en Belgique.

Dans un rapport intermédiaire présenté, lui, à huis clos à des députés, le Comité P avait relevé plusieurs « manquements et faiblesses » dans le travail des policiers, dus notamment à des problèmes informatiques, un manque de moyens financiers et un mauvais partage des informations disponibles entre services.