Le burger en passe de détrôner l'emblématique jambon-beurre

«Made in France », bon mais trop cher. Le traditionnel sandwich jambon-beurre est désormais talonné par le burger dans le cœur des Français. Celui qui se croyait l’indétrônable de la pause déjeuner, parce qu’encore consommé 1,23 milliard de fois en France en 2015 (soit 55 % de tous les sandwichs), a tout de même vu ses ventes reculer.

Le jambon-beurre le plus cher est vendu à Paris

En cause : son prix, confirme l’indice annuel Gira Conseil publié ce mardi. Le prix du jambon-beurre a ainsi augmenté de 3,67 % entre 2014 et 2015, à 2,84 euros en moyenne. « Depuis 2010, il n’a cessé de croître avec une augmentation de 12,7 % en cinq ans, ce qui est beaucoup pour un produit de base », note Bernard Boutboul, directeur du cabinet.

Et les commerçants ne s’y trompent pas. Le prix de ce classique est 2,17 % plus élevé dans les grandes villes. Le plus cher est vendu à Paris (3,40 euros), le moins cher à Alençon (2,30 euros).

1,19 milliard de burgers engloutis en 2014

Mais si, selon Bernard Boutboul, le sandwich « s’envole car c’est la manière de se nourrir la moins chère [..] et que sa qualité s’améliore », ses prix qui s’affolent ont fait chuter sa consommation pour la deuxième année consécutive, de 3,22 %.

Alors par quoi les Français ont-ils remplacé leur jambon-beurre chéri ? Par le burger, pardi. Ils en ont même englouti 1,19 milliard, soit 11,21 % de plus qu’en 2014. « La burger mania ne s’arrête pas. On se maintient à une croissance à deux chiffres. Si ça continue comme ça, on peut imaginer que dans deux ans, il va se vendre autant de jambon-beurre que de burger », estime Bernard Boutboul.

Le poids de McDonald’s, Quick et Burger King est ainsi dérisoire

Un Bernard Boutboul qui assure que « le burger cartonne grâce au service à table » dans ces restaurants traditionnels qui misent sur la folie du burger. Aujourd’hui, « 75 % des restaurateurs ont ainsi un burger à leur carte et 80 % d’entre eux nous disent qu’il est devenu le leader de leurs ventes », ajoute Bernard Boutboul.

Dans ces chiffres gargantuesques, le poids de McDonald’s, Quick et Burger King est ainsi dérisoire puisqu’il ne représente qu’un tiers (34 %) des 1,19 milliard de burgers vendus en 2015.