VIDEO. «Air Cocaïne»: Christophe Naudin, arrivé en République dominicaine, risque dix ans de prison
JUSTICE•Christophe Naudin doit être mis en examen après son implication dans l'évasion de deux pilotes français condamnés localement pour trafic de drogue...M.C. avec AFP
Christophe Naudin attendu de pied ferme par les juges dominicains. Le Français, extradé d'Egypte, est arrivé dans la nuit de jeudi à vendredi en République dominicaine, où il doit être mis en examen après son implication dans l'évasion de deux pilotes français condamnés localement pour trafic de drogue.
Dans les 48 heures suivant son arrivée, il sera présenté devant un juge, qui le mettra en examen pour association de malfaiteurs et trafic de migrants, des délits pour lesquels il encourt au moins dix ans de prison, a indiqué le procureur dominicain Francisco Dominguez aux journalistes.
«On sait qu'il n'y a pas de justice là-bas»
Criminologue et spécialiste de la sûreté aérienne, Christophe Naudin, âgé de 53 ans, avait été arrêté le 4 février au Caire, à la suite d'un mandat d'arrêt émis fin novembre par la République dominicaine pour sa participation à l'évasion des deux pilotes français Pascal Fauret et Bruno Odos, condamnés à 20 ans de prison pour trafic de drogue dans l'affaire dite «Air Cocaïne».
Son procès «garantira tous les droits [de l'accusé]», a promis jeudi le procureur Dominguez, précisant toutefois que la justice ferait preuve de «toute la fermeté de l'Etat», qualifiant l'évasion d'«inadmissible, intolérable». «La République dominicaine a déjà annoncé qu'il allait être condamné. On sait qu'il n'y a pas de justice là-bas, la France le sait, on l'a laissé partir», a de son côté déploré l'épouse de Christophe Naudin, Michèle.
«Une très mauvaise nouvelle pour notre pays»
Un autre mandat d'arrêt, également émis fin novembre par la République dominicaine, vise le député européen Aymeric Chauprade et Pierre Malinowski, qui était alors son assistant parlementaire à Strasbourg de celui-ci et de l'ancien président du Front national Jean-Marie Le Pen, pour leur implication présumée dans l'évasion.
Dans le cas de Christophe Naudin, le ministère français des Affaires étrangères a assuré jeudi que «la France (lui) a apporté tout le soutien qu'elle pouvait», promettant que l'ambassade française à Saint-Domingue garantirait sa «protection consulaire». Mais son extradition est «une très mauvaise nouvelle pour notre pays», a estimé le sénateur français Olivier Cadic (UDI-UC, centre-droit), membre de son comité de soutien. Diplomatiquement, «on est passé à côté», «il y a un vrai souci pour la manière dont la France a géré» ce dossier, a-t-il affirmé.