JUSTICEAi Cocaïne: Hollande peut-il sauver Christophe Naudin?

Air Cocaïne: Le Président Hollande peut-il sauver Christophe Naudin?

JUSTICELes soutiens de l'expert aéronautique ont lancé un appel au président de la République...
Nicolas Beunaiche

Nicolas Beunaiche

Comme une bouteille à la mer. Au lendemain de la décision de la justice égyptienne d’extrader Christophe Naudin vers la République dominicaine, son comité de soutien a lancé dimanche un appel à François Hollande, pour que celui-ci intervienne auprès des autorités égyptiennes. Objectif : épargner à l’expert de la sûreté aérienne, qui a participé en octobre à l’exfiltration de deux pilotes français condamnés dans l'affaire Air Cocaïne, « une extradition qui pourrait être fatale ». Mais la présidence française a-t-elle vraiment ce pouvoir ?

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Contacté par 20 Minutes, l’Elysée refuse de commenter le sujet et renvoie vers le Quai d’Orsay. Le ministère des Affaires étrangères, justement, a réagi dès dimanche matin pour indiquer qu’il avait entendu le message des soutiens de Naudin. « Nous suivons avec attention sa situation et continuerons d’assurer la protection consulaire en sa faveur », a-t-il ajouté dans un communiqué succinct.

Ses soutiens vont être reçus

Vingt-quatre heures plus tard, le message n’a pas beaucoup changé. Mais le porte-parole adjoint du ministère a tout de même précisé ce lundi matin que « de Genève, où il participe à la session du conseil des droits de l’homme des Nations unies, le ministre des Affaires étrangères et du Développement international a fait savoir que son comité de soutien serait prochainement reçu à Paris ». Une petite avancée sur la forme.

Sur le fond, en revanche, la tâche s’annonce ardue pour les proches de Naudin. « La décision égyptienne a été prise par la justice, la France ne peut pas s’ingérer dans les affaires du pays, confie à 20 Minutes une source au Quai d’Orsay. Et puis, Christophe Naudin a reconnu les faits… »

Un recours déposé ce lundi

Un point sensible, pour le camp de l’accusé. Pour Christophe Lekieffre, président de l’association de soutien à l’expert aéronautique, si Christophe Naudin a bien reconnu son rôle dans l’évasion de Bruno Odos et Pascal Fauret, il n’a jamais plaidé coupable des chefs d’accusation qui figurent, selon eux, dans l’acte juridique émis par la République dominicaine : «le trafic de migrants» et «la traite d'être humains». « Ils ne tiennent pas, tout simplement, accuse Christophe Lekieffre. Christophe n’est jamais entré dans les eaux territoriales dominicaines, alors la République dominicaine a fouillé dans le droit international pour trouver quelque chose… »

« La France, patrie des droits de l’homme, devrait réagir pour faire prévaloir le droit », poursuit-il. En attendant un geste hypothétique de l’Elysée, les proches et les avocats de Naudin multiplient en tout cas les pistes. L’ambassadrice des droits de l’homme à l’ONU a été sollicitée et, surtout, un recours a été déposé ce lundi matin devant la justice égyptienne. « Notre but, dans un premier temps, c’est de retarder la date de l’extradition, explique Christophe Lekieffre. Une procédure comme celle-là, ça peut durer des mois. »