Emmanuel Macron l’affirme, le gouvernement est «à l'écoute» des opposants au projet de réforme du droit du travail. Dans un entretien au Journal du dimanche, le ministre de l'Economie déclare que le gouvernement « ne considère pas que tout est intangible». Il estime par ailleurs qu'il faut «mener un vrai débat démocratique, de manière calme et dépassionnée» alors que le sujet enflamme les réseaux sociaux et que la liste des détracteurs s'allonge.

«Nous sommes à un moment du quinquennat où on ne peut pas tout brutaliser, car ce serait prendre le risque de refermer les débats pour longtemps sans avoir réglé les problèmes», ajoute le ministre, à l'origine de la réforme du licenciement, inscrite dans le projet de loi qui sera porté au Parlement par sa collègue Myriam El Khomri. La ministre du Travail, qui repris les consultations jeudi, n'exclut pas de recourir à des amendements.

Les syndicats, «il faut les entendre, les respecter, discuter»

«Cette loi est cohérente. Elle parle au pays aujourd'hui», souligne Emmanuel Macron, estimant que l'«on ne peut pas déclarer l'état d'urgence économique et social, et ne rien faire sur le marché du travail». «Mais, si l'on n'explique pas les déficiences du système actuel et ce vers quoi on veut aller, alors on ne peut créer ni du consensus, ni du progrès», conseille-t-il au Premier ministre Manuel Valls.

Quant aux syndicats, qui demandent le retrait du dispositif, il juge qu'«il faut les entendre, les respecter, discuter» et «leur donner une plus grande part à la négociation collective».

Le projet de loi prévoit, entre autres, des référendums d'entreprise pour valider des accords minoritaires, une clarification des critères de licenciement économique, un plafonnement des indemnités prud'homales et la primauté des accords d'entreprise en matière de temps de travail.