Les chauffeurs de plateformes VTC pourraient continuer à manifester lundi
TRANSPORTS•Après une troisième journée de mobilisation, l'un de leurs représentants l'annonce: «Ça va chauffer»...20 Minutes avec AFP
Le mouvement des chauffeurs travaillant pour des plateformes VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur) ne semble pas vouloir faire de pause. Mobilisés depuis mercredi, ils entendaient ce vendredi soir poursuivre leur protestation par « frustration » face aux concessions du gouvernement aux taxis. Voire embrayer sur de nouvelles manifestations lundi.
Vers 16 h 40, 150 voitures ont commencé à quitter sous escorte policière la place de la Nation, à Paris où elles étaient rassemblées dans le calme depuis le milieu de journée. Un barrage filtrant a ensuite été mis en place au niveau de l’hôtel Hyatt sur l’A1, vers l’aéroport de Roissy, avec quelques bouchons à la clé.
« J’ai appelé à ce rassemblement qui s’est tenu dans le calme. Je me dédouane de toutes les initiatives individuelles qui pourraient suivre dans les prochaines heures, mais je comprends la frustration. Ça va chauffer », a prévenu Joseph François, président de l’association Alternative mobilité transport (AMT), regroupant des sociétés de Loti (transport collectif à la demande).
A la source de cette détresse, les assurances données par le gouvernement aux taxis la semaine dernière après un mouvement de colère de la profession, en particulier des « contrôles incessants » pour traquer les chauffeurs qui effectueraient des courses de type VTC sans habilitation. Les plateformes de réservation électroniques de VTC via des applications, comme Uber, SnapCar et Chauffeur-Privé, ont en effet en partie recours à des chauffeurs qui détiennent des licences Loti, plus faciles jusqu’ici à obtenir que les cartes de VTC.
« On ne peut plus accepter ces événements »
Or, le gouvernement a envoyé des lettres de mise en demeure à ces plateformes pour leur rappeler que les Loti s’appliquent aux transports collectifs et non individuels, et leur intimer l’ordre de se mettre en conformité d’ici au 28 février. Quelque 10 000 chauffeurs, selon ces plateformes, sont ainsi menacés de perdre leur emploi.
Les dernières déclarations du secrétaire d’Etat aux Transports, Alain Vidalies, « ont mis le feu aux poudres. C’est scandaleux », a déploré le président de l’AMT. « On ne peut plus accepter ces événements », a ainsi affirmé Alain Vidalies, en marge d’un déplacement dans l’Yonne. « Le temps est à la discussion et on ne peut pas perturber comme ils le font, alors que ce n’est pas un mouvement massif », a-t-il ajouté.
Médiateur la semaine dernière par le gouvernement, Laurent Grandguillaume, député (PS) de la Côte-d’Or, a donc encore beaucoup de pain sur la planche.