Carl Decaluwé fait-il la différence entre les canards, les pigeons, les mouettes, et les réfugiés ? C’est la question que se pose la Belgique après son appel à « ne pas (les) nourrir ». Et de préciser : « Sinon d’autres viendront ». La petite phrase prononcée par le gouverneur de la province de Flandre Occidentale concerne l’afflux de migrants dans le port belge de Zeebruges. De nombreux habitants avaient porté assistance à ces hommes et femmes en provenance de Dunkerque et Calais en leur offrant des repas chauds.

L’élu chrétien-démocrate, invité à s’exprimer sur une radio flamande lundi, avait précisé : « C’est très difficile, parce qu’il s’agit au fond d’êtres humains, mais ces distributions troublent nos actions. Il s’agit toujours de migrants voulant rejoindre la Grande-Bretagne à tout prix, alors que s’ils demandent l’asile en Belgique, nous pouvons les accueillir ». Selon La Dernière Heure, ce dernier est favorable à l’installation d’un «centre fermé à la Côte», ce qui serait, selon lui, « un moyen de dissuasion ».

De nombreuses condamnations

La crainte de voir des tentes se dresser sur le territoire belge inquiète aussi le ministre de l’Intérieur belge, Jan Jambon, qui a déjà prévenu qu’il n’était « pas question de voir un camp comme à Calais. » Quoi qu’il en soit, ces prises de position suscitent l’indignation générale en Belgique.

Le virologue Marc Van Ranst a notamment exprimé son dégoût : les migrants sont assimilés à des « mouettes sur la plage », estime-t-il sur Facebook. « Les masques tombent. Le racisme et la xénophobie appartiennent désormais, pour certains partis, aux 10 commandements. » Le CIRé (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Étrangers) a également condamné les propos du gouverneur. Enfin sur Twitter Jos Thys, membre du parti des Verts a comparé le gouverneur de Flandre occidentale à un candidat à la Maison Blanche dont le politique anti-migrants est aussi très discutée aux Etats-Unis. « Dis Donald Trump, si tu échoues, tu peux toujours devenir gouverneur de la Flandre orientale #dégoûté #CarlDecaluwé. »